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Les PME à cœur ouvert

Publié le 3 février 2006

Par Frédéric Marty
5 min de lecture
Selon une enquête réalisée par BNP Paribas Lease Group auprès de 5 000 patrons de PME, l'année 2005 restera économiquement satisfaisante. Pour 2006, ces chefs d'entreprises prévoient une consolidation de leur activité et une amélioration de leurs résultats financiers. Selon...
Selon une enquête réalisée par BNP Paribas Lease Group auprès de 5 000 patrons de PME, l'année 2005 restera économiquement satisfaisante. Pour 2006, ces chefs d'entreprises prévoient une consolidation de leur activité et une amélioration de leurs résultats financiers. Selon...

...les résultats enregistrés par BNP Paribas, les patrons de PME françaises se disent en majorité (70 %) optimistes pour l'avenir de leur secteur d'activité en 2006. En revanche, un dirigeant sur quatre seulement se déclare confiant dans le devenir de l'économie nationale. Ce décalage reste propre à la France. Les patrons allemands, espagnols, italiens et britanniques, également interrogés, perçoivent favorablement l'avenir économique de leur pays. Lorsque l'enquête ramène les patrons français à l'avenir de leur propre entreprise, 42 % prévoient une hausse de leur chiffre d'affaires en 2006. L'année dernière, 48 % d'entre eux ont déjà enregistré une augmentation de leur activité, avec une progression plus favorable pour les PME de 20 à 200 salariés. Sur le terrain de la rentabilité, 3 % des dirigeants comptent sur une augmentation de leurs prix, qu'ils n'ont pu concrétiser en 2005. Parmi les secteurs les plus touchés, le transport figure en tête après l'envolée des cours du pétrole. Pour sortir de cette situation et s'accorder une bouffée d'oxygène, les transporteurs comptent bien revoir leurs tarifs en 2006. Leur volume d'affaires devrait connaître le même mouvement et seule la courbe des investissements devrait faiblir après une bonne année 2005.

Moins d'investissements en 2006 qu'en 2005

Parmi les dépenses prioritaires, le renouvellement du matériel figure au premier rang pour 73 % des PME. Cette proportion atteint 85 % dans le domaine du transport, soumis à des normes spécifiques. Pour 46 % des investisseurs, ces achats ont pour but d'améliorer la productivité et les capacités de production pour 34 % d'entre eux. Au grand regret de BNP Paribas Lease Group, 82 % des patrons qui ont investi l'an dernier ont eu recours à l'autofinancement. Ce niveau d'investissement ne devrait pas se maintenir en 2006 selon les renseignements fournis par l'enquête. Les PME pourraient plutôt s'orienter vers des investissements humains. Dans le secteur industriel notamment, 19 % des chefs d'entreprises interrogés prévoient d'accroître leurs effectifs alors que 12 % envisagent de les réduire. Ces données brutes ne précisent cependant pas si le nombre de postes supprimés sera inférieur au nombre d'embauches. Dans un autre volet de l'enquête, les dirigeants soulignent les difficultés qu'ils rencontrent pour recruter des collaborateurs compétents. Ce sentiment éprouvé par la majorité des patrons allemands (76 %), espagnols (74 %), italiens (80 %) et britanniques (62 %) atteint son paroxysme auprès des français (88 %). En dépit de cette perception défavorable, plusieurs secteurs prévoient d'augmenter leurs effectifs en 2006.

Les PME de l'industrie plutôt optimistes

L'emploi pourrait progresser pour la première fois depuis plusieurs années selon les dirigeants des sociétés de l'industrie. Dans des secteurs comme le travail des métaux ou la construction mécanique, les PME présentent un bilan positif pour l'année 2005. Activité et rentabilité ont suivi une courbe ascendante pour 54 % de ces entreprises. En 2006, les patrons du secteur prévoient un meilleur volume d'affaires et des bénéfices supérieurs grâce à une augmentation de leurs prix de vente. Seule la branche du travail des métaux semble plus pessimiste quant aux possibilités de hausse de ses tarifs. Cernées par l'envolée du coût des matières premières et la pression de clients qui savent faire jouer la concurrence, ces entreprises redoutent une année à l'image de celle que viennent de vivre leurs homologues du transport.

Le transport veut augmenter ses tarifs

Au cours de l'année 2005, le secteur des transports a connu une situation paradoxale. La majorité de ses PME (54 %) présente un chiffre d'affaires en hausse et une rentabilité en baisse. Pour les entreprises spécialisées dans les longues distances, l'activité progresse mais la moitié d'entre elles présente une diminution de leurs résultats financiers. Les sociétés placées sur le marché des courtes distances semblent souffrir un peu moins puisque leurs dirigeants présentent en moyenne une meilleure rentabilité. Pour 2006, ces chefs d'entreprises prévoient une activité dynamique mais surtout, une amélioration de leurs bénéfices. Tous devraient répercuter la hausse du prix du Diesel sur leurs tarifs et profiter des investissements réalisés en 2005. Ce dernier domaine ne devrait donc pas atteindre des sommets en 2006, à l'image des prévisions révélées par les PME du secteur commercial.

Les dirigeants de la réparation et du commerce automobile plutôt optimistes

Dans le commerce de gros et de détail, 65 % des entreprises ont investi en 2005. Pour 2006, seuls 59 % des patrons envisagent de poursuivre ce mouvement, malgré une hausse de chiffre d'affaires pour la moitié des PME du secteur. Comme dans le transport, la rentabilité ne suit pas le mouvement initié par l'activité. Selon les dirigeants concernés, l'année 2006 devrait être synonyme d'augmentation des prix. Dans le domaine plus particulier de la réparation et du commerce automobile, les résultats des PME restent voisins de ceux obtenus par les autres sous-secteurs en 2005, mais les dirigeants semblent plus optimistes pour 2006. Ils prévoient majoritairement un accroissement de leur activité. Cette confiance reste toutefois soumise aux aléas d'une conjoncture toujours incertaine, qui se charge parfois de déjouer toutes les prévisions.


Frédéric Marty

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