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Asie, mode d’emploi pour les PME

Publié le 5 décembre 2003

Par Alexandre Guillet
5 min de lecture
Fin octobre, la région Rhône-Alpes a organisé le forum Europasia, une vaste manifestation visant à rapprocher des PME asiatiques et des PME européennes. Outre les rendez-vous d'affaires, Europasia était également l'occasion pour les entreprises d'obtenir de précieux conseils de la part de spécialistes....
Fin octobre, la région Rhône-Alpes a organisé le forum Europasia, une vaste manifestation visant à rapprocher des PME asiatiques et des PME européennes. Outre les rendez-vous d'affaires, Europasia était également l'occasion pour les entreprises d'obtenir de précieux conseils de la part de spécialistes....

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A l'occasion du forum Europasia qui s'est tenu à Lyon du 27 au 30 octobre 2003, la chambre de commerce et d'industrie de Lyon et Visiomeca, l'organisation rhônalpine réunissant les industriels de la région, ont organisé une conférence à destination des PME-PMI européennes sur le thème : comment travailler sur les marchés asiatiques ? D'entrée de jeu, le représentant du Crédit Agricole a prévenu les éventuels entrepreneurs intéressés : "S'implanter sur les marchés asiatiques requiert à la fois un investissement en temps et un investissement financier. Pour une PME, il est difficile de parler de taille critique nécessaire pour s'expatrier et ce n'est donc pas ce qui importe, c'est plutôt sa préparation." Il est vrai que, de l'avis des intervenants, le facteur temps est particulièrement important : "Il faut deux à trois fois plus de temps pour conclure un accord commercial", souligne ainsi un industriel spécialiste de la métallurgie. L'accès aux marchés asiatiques ne peut donc pas se faire bille en tête et une étude du marché et de l'économie locale ne suffit pas : les entrepreneurs doivent véritablement savoir s'acclimater aux différentes cultures et tisser un lien fort avec les partenaires institutionnels.

Le joint-venture est-il la meilleure solution ?

Par ailleurs, une autre question se pose lorsqu'une entreprise souhaite investir en Asie : doit-elle nécessairement le faire par le biais d'un partenariat local ? On se souvient en effet qu'en




PRECISION

Europasia, le principe

Europasia 2003 a réuni 150 PME européennes, principalement rhônalpines, et 150 PME asiatiques, en majorité chinoises, dans le but de favoriser les échanges entre elles. Organisé sous la forme de rendez-vous d'affaires, le forum se veut un outil de développement commun des entreprises vers l'Asie dans 5 secteurs stratégiques : transports et automobile, technologies de l'environnement, biens d'équipement et systèmes de production, construction électrique, et aéronautique.
Chine, le régime politique interdisait dans un certain nombre de domaines stratégiques la création de sociétés avec des capitaux à 100 % étrangers. "Aujourd'hui, la tendance est à l'ouverture, nuance toutefois Olivier Monange, de DS Avocats. Les secteurs d'interdiction sont en train de se restreindre." En entrant dans le giron de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) en décembre 2001, la Chine s'est en effet engagée à ouvrir son économie aux entreprises étrangères. Aujourd'hui, cette obligation de joint-venture demeure, principalement en ce qui concerne les usines d'assemblage automobile, les équipementiers pouvant donc, en général, s'implanter seuls. La différence de culture se ressent encore plus fortement dans le cadre d'une société commune. "C'est fréquemment la cause d'échec des joint-ventures, assure ainsi Olivier Monange. Avant de conclure un tel partenariat, il faut donc bien voir ce que peut apporter l'autre."

La contrefaçon, une crainte encore tenace

En général, les entreprises françaises recherchent un partenaire local afin, soit de bénéficier d'un outil de production qu'elles aideront, le cas échéant, à moderniser, soit de profiter d'un réseau commercial. A l'inverse, les entreprises asiatiques sont friandes de technologie et, sur ce point-là, beaucoup d'entreprises européennes émettent des réticences du fait des problèmes de contrefaçon. Un problème qu'Olivier Monange tend à nuancer : "La contrefaçon est un problème récurrent en Asie, mais elle existe également ailleurs." "Ce que l'on constate aujourd'hui, c'est une prise de conscience à la fois des autorités asiatiques et des entrepreneurs asiatiques, qui sont eux-mêmes copiés, de la nécessité d'y mettre fin", reprend-il. De plus, la plupart des pays du Sud-Est asiatique sont membres de l'OMC, en dehors du Viêt-Nam qui devrait normalement y faire son entrée d'ici 2005. En tant que tels, ils ont pris des engagements relatifs à la propriété intellectuelle. Les entreprises européennes s'installant en Asie disposent donc aujourd'hui de moyens pour faire face à la contrefaçon.


A.D.





FOCUS

DS Avocats démystifie l'Asie

Implanté en Chine depuis près de vingt ans, le cabinet DS Avocats est devenu un véritable spécialiste des questions asiatiques. Il a d'ailleurs multiplié les implantations pour avoir aujourd'hui six bureaux répartis entre Pékin et Shanghai (Chine), Hanoï et Hô Chi Minh Ville (Viêt-Nam), Séoul (Corée du Sud) et Singapour. DS Avocats vient soutenir les entreprises françaises souhaitant se développer sur ces marchés, dans la rédaction des contrats ou encore dans les différentes formalités. Mais le côté purement juridique, voire administratif, ne constitue pas la totalité des attributions des avocats locaux. "Nous remplissons également le rôle de médiateur afin de faire comprendre à l'entreprise l'environnement dans lequel elle entre", explique Olivier Monange, de DS Avocats. Et d'insister : "Il faut en effet, pour s'implanter en Asie, obligatoirement faire entrer dans les démarches une dimension culturelle. Il y a un énorme travail de compréhension de l'autre à effectuer." Le cabinet livre donc, en plus de son savoir juridique, son expérience des pays dans lesquels il évolue. Olivier Monange a ainsi pu déceler des similarités entre les différents marchés. "La Chine et le Viêt-Nam se ressemblent, le Viêt-Nam tendant à emprunter la voie chinoise, remarque-t-il. Ce pays correspond à la Chine il y a dix ans." Il estime que la Corée du Sud et Singapour sont plus avancés : "A Singapour, on est complètement dans un environnement d'Etat de droit. En Corée, c'est également le cas dans une moindre mesure, mais avec malgré tout un cadre assez sécurisant."

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