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Portrait de Sébastien Bourdais : "Nous restons l'écurie à battre"

Publié le 6 juillet 2007

Par Marc David
5 min de lecture
Le Champ Car avec Newman-Haas-Lanigan, le Mans avec Peugeot, des tests en Formule 1 avec Toro Rosso… Pour Sébastien Bourdais, l'année 2007 restera comme une année "pleine". Portrait de celui qui pourrait bientôt représenter les espoirs tricolores en F1. Pour Sébastien...
Le Champ Car avec Newman-Haas-Lanigan, le Mans avec Peugeot, des tests en Formule 1 avec Toro Rosso… Pour Sébastien Bourdais, l'année 2007 restera comme une année "pleine". Portrait de celui qui pourrait bientôt représenter les espoirs tricolores en F1. Pour Sébastien...

...Bourdais, le printemps et l'été 2007 pourraient être assimilés à un carnet de rendez-vous bien rempli. Ainsi, entre deux courses en Champ Car, le manceau vient de multiplier les traversées transatlantiques pour s'essayer à la F1 via l'écurie Toro Rosso et surtout, partager le baquet de la 908 HDi FAP avec ses équipiers Stéphane Sarrazin et Pedro Lamy dans le cadre des 24 Heures du Mans. Auteur du nouveau record absolu de la piste (en 3'26''707) lors de la journée test du 3 juin, Sébastien Bourdais a finalement obtenu son meilleur classement au Mans en terminant sur la 2e marche du podium. "Etant natif de la région, cette épreuve me tient énormément à cœur, confie le manceau. Cette course a beaucoup de valeur à mes yeux dans la mesure où elle représente une aventure sportive et humaine fantastique, avec bon nombre de paramètres entrant en ligne de compte. Cette année, nous avons été particulièrement servis de ce côté ! Maintenant, au-delà de mes sentiments personnels, cette épreuve demeure néanmoins un programme annexe, dans la mesure où il n'est pas facile de vivre de l'endurance aujourd'hui. Certes, le programme LMS est intéressant, mais cela n'a rien à voir avec ce que j'arrive à faire aux Etats-Unis".

Depuis 2004, le français connaît la spirale du succès en Champ Car

Avec son éternel physique de jeune étudiant issu de bonne famille, Bourdais ne pratique jamais la politique de la langue de bois. Un franc-parler quelque peu atypique, en réalité, peu en accord avec le monde actuel du "politiquement correct". Fils de Jocelyne et de Patrick, ce dernier étant bien connu pour avoir écumé les circuits de l'Hexagone dans le cadre des coupes de marques en particulier, Sébastien Bourdais est né le 28 février 1979 au Mans. Il a commencé à faire ses armes en karting à l'âge de 10 ans, pour attaquer une carrière de pilote automobile via la Formule Campus en 1995. En 1997, il devient vice-champion de France de Formule Renault puis, en 1999, champion de France de F3 avec 8 victoires et 3 pole positions. Après trois saisons (de 2000 à 2002) à la rude école de la Formule 3000, il quitte la discipline avec le titre en poche, fort de 6 poles et 3 victoires. Las, le cercle très fermé de la F1 se refuse à lui et en 2003, il préfère s'expatrier aux Etats-Unis pour disputer le très médiatique Champ Car au sein de l'écurie Newman-Haas Racing. Pour sa première saison, il termine 4e du championnat avec 5 poles et 3 victoires, d'où l'obtention du trophée du




Sébastien Bourdais digest

  • 1989 : débuts en karting
  • 1996 : 1er aux 24 Heures du Mans karting
  • 1997 : vice-champion de Formule Renault
  • 1999 : champion de France F3
  • 2002 : champion de F3000 (Super Nova)
  • 2003 : débuts en Champ Car avec Newman-Haas Racing
  • 2004, 2005 et 2006 : champion de Champ Car
  • meilleur "Rookie". Ensuite, le français connaît la spirale du succès, puisqu'il s'impose trois saisons d'affilée (2004, 2005 et 2006), toujours pour le compte de la même écurie. A Portland, il a signé son 26e succès personnel dans la discipline, et offert à son écurie sa 100e victoire. Aujourd'hui, il occupe la tête du classement provisoire et peut même envisager un 4e titre consécutif, d'autant que sa motivation n'a d'égale que son panache. "Cette année, nous sommes repartis de zéro avec une nouvelle auto, donc le challenge s'annonçait a priori plus difficile, confesse-t-il. Aussi, je ne peux pas franchement affirmer que j'ai moins de pression. La pression, on se la met toujours plus ou moins, dans la mesure où l'on court toujours pour gagner. Lorsque l'on gagne une première fois, on veut gagner une deuxième fois, et ainsi de suite. En plus, nous sommes en quelque sorte l'écurie à battre dans le peloton".

    Une troisième série de tests avec Toro Rosso déterminante pour son avenir

    La Formule 1 ? La question redondante. Il y a peu, avec sa franchise naturelle, l'homme était monté au créneau en exprimant, par médias interposés, sa façon de penser quant à la stratégie de recrutement menée par le seul constructeur français engagé dans la discipline. Aujourd'hui, plus réaliste que fataliste, il préfère aller de l'avant, et garder espoir. D'où ses contacts avancés avec Toro Rosso, qui lui a déjà offert deux séries de tests dont la dernière sur le circuit Paul Ricard en mai dernier. En outre, tous ses espoirs reposent sur une nouvelle séance d'essais programmée dès ce mois de juillet sur le circuit de Spa-Francorchamps. Pour Sébastien, la sérénité est de mise. "Sachant qu'il s'agit de la troisième série de tests, l'écurie commence à avoir une bonne idée de ce que je suis capable de faire et aussi sur la manière dont je travaille, explique-t-il. Très clairement, leur "curiosité" est de bon augure. En outre, Spa étant un vrai circuit, cela va être assez intéressant. Je suis très content de remonter dans la voiture sur un tel circuit. Maintenant, il est certain qu'ils devront prendre une décision dans la foulée. Pour le moment, disons que les chances d'obtenir un baquet sont de 50/50". Il ajoute : "rentrer chez Toro Rosso ne serait pas une mauvaise opération parce que, s'ils disposent du même matériel que Red Bull la saison prochaine, il n'y a aucune raison que cela ne marche pas. Aujourd'hui, on s'aperçoit que Red Bull figure régulièrement dans le top 6 sur la grille de départ des Grands Prix. Il est clair que mon objectif est de rentrer dans la discipline dans de bonnes conditions pour affronter le futur mais il est vrai qu'il n'y a pas 50 options possibles. Je sais très bien que je ne rentrerais pas comme ça chez McLaren ou chez Ferrari, il faut donc trouver la bonne opportunité". Très lucide, Bourdais. Croisons les doigts !


    Marc David

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