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Ion Leahu-Aluas, Driveco : "Des contacts pour installer des panneaux photovoltaïques en concession"

Publié le 22 juin 2020

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
Après avoir obtenu la signature du groupe Hess, Driveco pourrait encore s'illustrer chez des distributeurs avec des projets associant panneaux solaires et bornes de recharge, comme nous le révèle le directeur général, Ion Leahu-Aluas.
Le parasol est une solution technique de Driveco qui allie les panneaux solaires aux bornes de recharge comme ici, à Ajaccio.

 

JA. Pouvez-vous nous présenter Driveco ?

Ion Leahu-Aluas. Nous avons fondé la société en 2010, en partant d'un constat très simple, celui que la transition vers les véhicules électriques ne va pas résoudre les problèmes de pollution dans le monde, car la production d'électricité serait toujours carbonée. Nous avons donc fait le pari de la mobilité associée à des sources d'énergie renouvelables, dont le solaire. Après une décennie à s'installer dans le paysage, le véhicule rechargeable commence à soulever cette question dans l'opinion publique.

 

JA. Quelles sont vos activités ?

IL-A. D'un côté, nous avons une activité de conception, de production, d'installation et d'exploitation de solutions de recharge de véhicules électriques. D'un autre, nous maîtrisons la même chaîne de valeur pour des unités de production d'énergie électrique. Le point commun reste la volonté d'apporter des solutions complètes, clé en main pour notre client. Driveco a commencé en BtoB et pour accompagner les concessionnaires, nous avons démarré une offre BtoBtoC. Dans les deux cas, nous installons le même type de matériel par souci de qualité.

 

JA. Après tout ce temps, qu'estimez-vous représenter sur le marché ?

IL-A. Il faut d'abord souligner que nous misons sur le "made in France". Les équipements et leurs composants sont issus d'un circuit court. Nos clients sont principalement dans l'Hexagone, il y a donc une grande proximité. Ainsi, nous sommes capables de servir un compte en moins de deux semaines, quand la concurrence peut réclamer 2 mois de délai. Sur le segment des bornes classiques, nous estimons peser entre 2 et 5 % du marché des bornes classiques. Sur celui des solutions innovantes, nous sommes l'un des très rares à être si avancé. Nous sommes certainement l'entreprise dominante dans ce cas.

 

JA. Qui sont vos principaux clients ?

IL-A. Nous équipons la grande distribution, les concessionnaires automobiles, les hôtels et les restaurants, les collectivités et les promoteurs immobiliers. Le secteur de la grande distribution a tiré la croissance de l'entreprise, entre 2016 et 2017, puis les concessions ont pris le relais, jusqu'à aujourd'hui encore. Nous pensons que la prochaine phase nous amènera à nouveau à la grande distribution qui s'adaptera à la nouvelle loi d'orientation des mobilités et ses obligations d'équipements pour les parkings qui dépassent 10 emplacements de stationnement.

 

JA. En ce qui concerne les concessionnaires, quelle histoire a été écrite ?

IL-A. Nous avons commencé avec les concessions Jaguar du groupe Dugardin. La solution clé en main depuis l'étude, en fonction des standards imposés par les constructeurs, jusqu'à l'exploitation des bornes de recharge, dont la monétisation du service pour le compte de tiers, nous a permis de convaincre de nombreuses références. Nous retenons qu'ils apprécient cette gestion. Nous irons bientôt plus loin, car nous avons des contacts pour installer des panneaux photovoltaïques qui alimenteront les bornes.

 

JA. Quelle est l'idée derrière ce schéma plus abouti ?

IL-A. Il y a une volonté de s'inscrire dans une démarche écologique. La conviction personnelle est un point de départ chez les clients. Indépendamment de la valeur écologique, sur le seul plan financier, on observe une baisse continue du coût de l'énergie photovoltaïque, depuis une décennie. Ils sont largement inférieurs à tout autre type de production d'énergie. D'autre part, le prix de l'électricité dans le réseau augmente. Cela devient donc plus intéressant, car l'amortissement est calculé sur 7 à 10 ans pour une capacité de production de 30 ans environ avec des frais d'entretien très faibles.

 

JA. Jusqu'où peut-on imaginer aller pour rendre les concessions indépendantes ?

IL-A. Nous pouvons prendre l'exemple d'une réalisation à Béthune, dans le nord, à l'hôtel communautaire. Là, nous avons couplé des panneaux solaires à des éoliennes de toit pour alimenter des batteries de stockage, dont certaines proviennent de Renault Kangoo de La Poste et à qui nous offrons une deuxième vie. L'énergie est ensuite restituée dans la vingtaine de bornes de recharge installées dans le parking. L'excédent est renvoyé vers le bâtiment.

 

JA. Ce qui veut bien dire qu'il n'est pas nécessaire de profiter d'une construction pour en bénéficier…

IL-A. En effet, nous pouvons partir de l'existant et il nous est possible d'appliquer ce modèle à des concessions en service. D'ailleurs, les projets que je mentionnais font l'objet de négociation qui vont dans ce sens. Il y a fort à parier que les installations seront achevées en fin d'année 2020

 

JA. Depuis longtemps, il existe cependant des concessions en France qui ont investi dans le photovoltaïque. N'est-il pas possible de les adapter ?

IL-A. Il y a un détail technique à prendre en considération. Les anciennes générations d'équipement ne sont pas associées à des solutions de gestion de l'énergie. Toute l'électricité produite est envoyée dans le réseau. Ce n'est que depuis tout récemment que nous pouvons piloter l'énergie pour l'adresser en temps réel à divers besoins spécifiques, dont la charge des véhicules, l'alimentation d'équipements ou du bâtiment. 

 

JA. Que répondez-vous à ceux qui soutiennent que le coût de l'électricité en France est encore suffisamment bas ?

IL-A. Comme je l'ai dit, il augmente et dans quelques années, ce ne sera plus compétitif. En tant que filiale de Corsica Sole, Driveco dispose d'un réseau sans équivalent, puisqu'il représente, à ce jour, des dizaines de mégawatt de batteries installées sur le réseau électrique insulaire, comme nous y encourage la législation de 2012. C'est une question de temps pour que le solaire deviennent plus avantageux, en France continentale.

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