Chronopost livre tout Paris sans émission
340 m² d'exploitation et 28 m² de boutique, la nouvelle agence Chronopost du 15e arrondissement de Paris est désormais opérationnelle. En inaugurant ce Chrono City, à la mi-septembre, la filiale du groupe La Poste a achevé une étape importante de son plan de modernisation. En effet, le leader du marché local peut se targuer de couvrir l'intégralité de la ville avec une flotte 100 % propre. "C'est la première fois à l'échelle européenne qu'un leader traite l'ensemble des livraisons dans une capitale sans émettre le moindre gaz polluant", s'est félicité Martin Piechowski, le président ce Chronopost.
Ce seul site couvre deux arrondissements. Un périmètre qui représente 1 000 colis par jour (1 500 lors des pics de fin d'année). Outre les 8 tournées en vélo cargo, 7 tournées quotidiennes sont programmées en véhicules électriques. Des Nissan e-NV200, dont des exemplaires sont transformés par Voltia Van, en Croatie, et des Renault Kangoo constituent la flotte. Fruit d'un investissement de 300 000 euros, ce Chrono City compte 4 chargeurs rapides et une dizaine de prises murales pour les vélos à assistance électriques.
30 millions d'euros pour monter à 1 500 unités
A l'échelle de la ville et de sa proche banlieue, il s'agit du quatrième site du genre. Deux autres ouvriront en octobre, dans le 14e et le 20e arrondissement. Cumulés, ces points de distributions hyper-urbains disposeront d'une flotte de 400 véhicules électriques et GNV. Un projet qui, depuis deux ans, a engendré un investissement de 20 millions d'euros de la part de Chronopost. Cela a notamment permis de prendre livraison de 230 véhicules propres dont 190 utilitaires électriques et 40 au GNV.
Partenaires majeurs du plan, Nissan et Fraikin dans le rôle du loueur avancent à une cadence rapide. A ce jour, ils ont fourni 320 VUL électriques à Chronopost à travers la France. A fin juin 2020 et toujours dans le cadre du plan de 20 millions d'euros, ils auront ajouté 80 unités supplémentaires de sorte à couvrir les plus grandes métropoles hexagonales avec 400 véhicules. La filiale de La Poste précise que dès l'an prochain, l'entièreté de la flotte dont elle est propriétaire sera "verte". Ce qui représente 340 unités.
"Nous débloquerons ensuite 30 millions d'euros pour financer une commande d'un millier de véhicules, confirme son ambition Martin Piechowski. Nous tablons sur un parc de 1 500 unités environ à la fin de ces deux vagues". Ces nouvelles ressources à dispatcher iront dans les villes plus petites du territoire national. "Nous ne devons plus avoir d'écart entre l'engagement et la réalité", glisse-t-il comme pour adresser un message à la concurrence directe. 20 à 25 % des livraisons de Chronopost devraient être "zéro émission", en France, en 2022.
10 à 20 % de surcoût à la facture
Verdir la flotte a néanmoins un coût opérationnel évident et impose des contraintes, quand bien même le président assure que le plan a été validé car la technologie et les modèles économiques ont rendu la chose possible. Il estime à 10 ou 20 % environ le surcoût à répercuter sur les clients. "Il faut comprendre que l'enjeu est de ne plus pouvoir travailler dans le centre des villes, rappelle le contexte Martin Piechowski. En troquant les Renault Trafic pour des e-NV200 carrossés en 8 m3, Chronopost doit composer avec des limites physiques de stockage. Les rotations par tournée vont donc augmenter, car le nombre de clients servis par départ sera réduit d'environ 30 %.
Chez Nissan, on se montre confiant dans le schéma. Une position encouragée par une hausse régulière de la valeur résiduelle des véhicules utilitaires électriques. Conjuguée aux faibles besoins d'entretien et aux coûts d'utilisation contenus, Thomas Chrétien, le directeur véhicules électriques de Nissan West Europe s'attend à ce que le cas de Chronopost fasse école et crée un effet boule de neige dans l'industrie. Des initiatives comme celle d'ALD, qui a contracté un prêt à la BEI pour accompagner les TPE et PME, participeront de la transition. Reste à en tirer profit.