Carlos Ghosn inculpé, Nissan mis en cause
Le feuilleton Carlos Ghosn, débuté le 19 novembre dernier, n’en finit pas de se prolonger. Comme cela était attendu, le parquet de Tokyo a inculpé l’homme d’affaire ce lundi 10 décembre, suite à la fin de sa garde à vue de vingt-deux jours, déclenchée pour minoration de ses revenus entre 2010 et 2015. Pour rappel, Carlos Ghosn n’aurait déclaré qu’environ la moitié de sa rémunération sur cette période, soit 78 millions d’euros.
Dans le même temps, la fin de la garde a vue a sonné l’ouverture d’une seconde enquête, sur le même motif de déclaration de revenus volontairement erronée, mais pour les trois derniers exercices fiscaux, de mars 2015 à mars 2018. Une procédure qui a pour conséquence de faire débuter un nouveau cycle de garde à vue de vingt-deux jours et de déboucher sur une nouvelle inculpation fin décembre, début janvier.
Une possible amende pour Nissan
Nissan, qui a fait éclater le scandale en dénonçant les agissements supposés de Carlos Ghosn, ne sort pas indemne de ce feuilleton. Le constructeur – qui affirme que Carlos Ghosn a orchestré cette fraude avec l’aide de son ex-bras droit Greg Kelly – a été mis en examen pour publication de fausses déclarations financières. Amende à laquelle il s’expose pour avoir remis, et donc approuvé, de fausses déclarations dans les avis boursiers annuels : 700 millions de yens, soit 5,44 millions d’euros.
Reste que le préjudice n’est pas seulement au niveau financier, mais aussi sur le plan de l’image de Nissan. "Effectuer de fausses déclarations dans les avis boursiers annuels nuit grandement à l’intégrité des déclarations publiques de Nissan auprès des marchés, et l’entreprise exprime ses plus profond regrets", a réagit le Japonais dans un communiqué.
Le rôle de Hiroto Saikawa pose question
Sans compter que le rôle de Hiroto Saikawa, actuel dirigeant de Nissan que Carlos Ghosn souhaitait destituer, est aujourd’hui observé à la loupe. Pour certains experts, il apparaît impossible que ce dernier, qui a promptement proposé et obtenu la révocation de Carlos Ghosn, n’ait pas connaissance des faits reprochés. Dans le cas contraire, cette ignorance mettrait en lumière des procédures de contrôle interne défaillantes.
C’est bien cette dernière piste que Nissan semble vouloir privilégier : si le constructeur ne s’est pas prononcé sur la possibilité que d’autres dirigeants aient pu avoir connaissance ou être impliqués dans les faits reprochés à Carlos Ghosn, il concède en revanche la nécessité d’une amélioration de sa gouvernance.
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