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L’Europe de l’Est : le nouvel eldorado du VO

Publié le 3 novembre 2006

Par Benoît Landré
4 min de lecture
Depuis un peu plus d'un an les effluves de thé à la menthe et de loukoum ont déserté les salles de ventes françaises pour laisser place aux vapeurs de vodka. La fermeture du marché algérien est compensée par l'ouverture des pays de l'Est avec un certain succès. Analyse du phénomène. La...

...fermeture du Maghreb a sévèrement affecté le marché des véhicules d'occasion. La "gueule de bois" a duré quelques mois et la fin d'année 2005 fut pour le moins délicate. Certains affirment d'ailleurs que la profession subit encore aujourd'hui le contrecoup de cette fermeture. Un an après, l'activité des enchères n'est effectivement pas des plus florissantes mais des motifs d'espoir persistent. Un vent favorable est arrivé de l'Est. Désormais les salles de ventes résonnent aux sons des accents slaves et elles s'en portent mieux. Dès lors, les dirigeants de sociétés ont dû revoir et adapter leur stratégie. "Il y a eu une compensation naturelle avec les pays d'Europe de l'Est. Nous avons donc modifié notre site Internet en y ajoutant 22 langues supplémentaires, dont principalement les langues des pays de l'Est", déclare Jean-Pierre Falies, directeur général de BC Auctions. "Nous nous sommes repositionnés sur les pays de l'Est au bout de deux, trois mois. Notre stratégie est clairement vouée à l'exportation. Nous choisissons le matériel en fonction de la destination", explique pour sa part Serge Rivals, directeur de la société Australe, qui voue 50 % de ses ventes à l'exportation. La clientèle n'est pas la même et les besoins non plus. De l'aveu de Nicolas Gaillard, clerc de commissaire-priseur chez Mercier Automobiles, "les marchands de l'Est sont plus attachés aux véhicules utilitaires, aux gros volumes tandis que le marché algérien était plus porté sur les berlines". Guillaume Arnaune, commissaire-priseur à Toulouse Enchères, estime pour sa part que "l'Algérie était surtout portée sur les marques françaises, les Diesel et les véhicules kilométrés. L'Est est davantage positionné sur les véhicules essence".

Un marché porteur mais qui ne solutionne pas tout

Incontestablement, l'Europe de l'Est est devenue un acteur incontournable du marché français VO. Et tout le monde a sauté sur l'occasion. Seulement, pour beaucoup, l'émergence de ces nouveaux pays ne suffit pas à absorber les pertes et compenser le manque à gagner de la fermeture du Maghreb. "Nous avons perdu tout l'export vers l'Algérie qui représentait 30 % de notre activité. Nous travaillons désormais avec l'Europe de l'Est mais dans des proportions moindres. C'est seulement 15 % aujourd'hui", affirme Jean-Claude Anaf. "Globalement, l'export vers l'Est représente 10 % de l'activité et n'a pas compensé en volume le Maghreb qui confère 30 %", précise Christophe Eoche-Duval, secrétaire général du Conseil des Ventes. La fermeture du marché algérien a peut-être aussi calmé les ardeurs de certains désormais soucieux de maintenir ce canal dans des proportions raisonnées et maîtrisées. Car consacrer une grande partie de son activité à l'exportation peut s'avérer payant et fructueux sur le court terme, mais peut-être également risqué sur long terme.


B.L.


 





QUESTIONS A

Dorota Ostrowska, chef de publicité en Pologne dans l'édition automobile.


"Les Polonais viennent en France pour acheter des voitures, mais aussi des poids lourds d'occasion"


Journal de l'Automobile. Quel est l'intérêt pour les marchands polonais de venir s'approvisionner en VO en France ?
Dorota Ostrowska. Le marché automobile en France est très attractif pour les Polonais, surtout grâce aux prix moins élevés qu'en Allemagne par exemple. Même si les voitures allemandes restent les plus populaires chez nous. Les Polonais arrivent en France non seulement pour des voitures, mais aussi pour les poids lourds d'occasion, qui sont très recherchés. Ce qui devient de plus en plus populaire c'est d'acheter les VO aux enchères en France. Les acheteurs apprécient un choix multimarque important, des prix fixes par les enchérisseurs et l'état technique des voitures françaises qui ne roulent que sur des autoroutes.


JA. Comment percevez-vous le marché des enchères en France et son évolution ?
D.O. Les sociétés organisant ces ventes ont bien compris l'intérêt des Polonais. Ils communiquent dans la presse polonaise: "Gielda Samochodowa", "Auto Market Truck". Leurs sites Internet deviennent disponibles en polonais, ce qui permet aux acheteurs d'avoir un état précis des véhicules avec leur fiche technique. Pour éviter les problèmes causés par la barrière de langue, les sociétés françaises recrutent du personnel parlant Polonais. C'est le fait observable notamment dans les sociétés qui travaillent avec la Pologne depuis des années. Ils ont déjà leurs clients fidèles qui s'approvisionnent chez eux depuis des années.


JA. Que deviennent ces véhicules une fois arrivés sur le territoire polonais ?
D.O. Les voitures achetées en France sont revendues aux particuliers, ou encore exportées à l'étranger, par exemple dans les pays russes.

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