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Constructeurs

Volvo C70 : L’espace d’un coupé cab’

Publié le 12 mai 2006

Par Tanguy Merrien
9 min de lecture
Avec la C70, Volvo poursuit une politique de gammes ambitieuse et s'installe sans pudeur sur un segment où on ne l'attendait pas forcément. Associer cabriolet et coupé s'érige désormais en mode, et Volvo devient fashion ! Quand un constructeur renouvelle sa gamme et édifie...

...une ligne de référence sur laquelle doivent glisser harmonieusement tous les produits, le pari devient audacieux ; celui, tenu par Volvo, est d'ores et déjà gagné. La gamme des nouvelles S et V est bien intégrée, la prochaine S80 sur les rails, quant aux coupés, ils viennent de s'inviter à la noce avec l'élégant C70 et le futur C30, déjà très prometteur. En outre, le C70 s'annonce revanchard, tant son prédécesseur s'était perdu dans les méandres de l'indifférence, la faute à sa motorisation monolithique essence et au fait qu'il n'associait pas le coupé au cabriolet. Sorti en 97, livré en 98, il n'atteignait pas les 1 000 modèles vendus en 2005. L'affaire est réglée, le nouveau C70 a résolu les problèmes, accumulé les atouts et affiche la ferme intention de s'emparer de parts d'un marché assez disputé. L'ambition reste, malgré tout raisonnable, Stève Hédouin, marketing produits France, estime que la marque pourra s'appuyer sur 10 % de clientèle fidèle du précédent modèle, et 90 % de conquête, soit environ 20 % sur du premium, style BMW Série 3, Audi A4 cabriolet ou Saab 9.3 et 70 % sur du généraliste, le Peugeot 406 coupé ou même berline, le 307 CC ou encore la Mégane CC… pour atteindre les 600 exemplaires vendus en 2006, soit 5 % des 12 000 véhicules que Volvo France compte livrer. Si l'objectif des 600 CC n'inquiète pas Stève Hédouin, parce que la ligne, parce que la mode, parce que le Diesel… Le pronostic des 12 000 ventes sera difficile à tenir : "Les 12 000 véhicules prévus seront difficiles à atteindre parce que Volvo rencontre encore des résistances en France en termes de notoriété". Pour le C 70, dont 2/3 seront vendus en Diesel en France, le créneau s'avère porteur : dans le marché des coupés et des cabriolets, qui compte 50 300 véhicules tous segments confondus, (3 % du marché total français), les coupés - cabriolets représentent 48 % quand les coupés réalisent 17 % seulement et les cabriolets, 35 %.

Du design porteur d'espace

Pour les concepteurs du C70, il fallait réussir le compromis du coupé et du cabriolet, c'est-à-dire créer une voiture élégante, stylée et qui laisse véritablement de la place aux passagers. Aussi, ont-ils "contraint" le cabriolet à s'insérer dans le coupé, à ne pas rompre le profilé recherché du coupé pour des raisons technologiques. C'est pourquoi, ils ont rêvé le coupé, l'ont dessiné et ont entrepris d'en faire un cabriolet. D'où une prouesse technique pour un toit qui devient rigide en quelques secondes, sans intervention mécanique de l'automobiliste et sans trahison de la courbe. L'effet, saisissant à souhait, a été rendu possible par la création inédite d'un joint-venture avec Pininfarina (60 % pour Pininfarina, 40 % pour Volvo). De fait, la voiture a été assemblée à l'usine Uddevala, dont la raison sociale est Pininfarina Sverige AB, et s'avère la première voiture fabriquée par l'italien dans un autre pays. On n'oubliera pas de citer l'équipementier Webasto qui a apporté tout son soutien dans la réalisation de ce toit rétractable de trois éléments rigides à commande électrique. Outre la sécurité qu'apporte la structure métallique du toit, le confort s'en trouve accru par le silence retrouvé en position coupé. Par ailleurs, il autorise aussi une bonne visibilité arrière par une lunette en verre, quant à la position cabriolet, elle s'accommode bien d'un coupe-vent astucieusement placé derrière les appuie-tête arrière. Autre atout majeur, l'espace que permet cette habile combinaison au véhicule assure quatre vraies places confortables, un véritable luxe aujourd'hui. Avec 10 cm de plus que la BMW 3 en longueur, aussi long que l'Audi A4, le C70 offre, en effet, une largeur inégalée sur ce segment.

Conduite confort

De la place, même pour la malle arrière, le C70 en a : de 200 à 404 litres pour le coffre selon le mode, coupé ou cabriolet. La séparation qui distingue les deux parties du coffre se veut plus




La C70 T5 en bref

  • Segment de marché :
    coupés et cabriolets, 50 300 véhicules soit 3 % du marché en France

  • Les principales concurrentes :
    - Audi A4 cab 3,2 Fsi Ambition Luxe 256 ch 52 850 € ;
    - Saab 9-3 2.0 T Vector 175 ch 40 600 € ;
    - BMW 330 ci préférence Luxe 231 ch 51 650 €

  • Objectifs de vente : 600 véhicules

  • Prix en euros :
    42 500 € 2,5 l 220 ch
  • symbolique qu'autre chose, mais ce qui importe c'est que le toit se relève de 20 cm environ, toit ouvert, pour avoir un accès pratique au coffre et il y a, aussi, des vide-poches à l'avant et qui peuvent se verrouiller à loisir ! Et de la place facilement accessible : rails pilotés par commande électrique à l'avant (sur le modèle essayé), accès aux sièges arrière facilité par un mécanisme de bon aloi, placé sur le dossier. Bref, désormais, les grandes jambes ont droit de cité. A ne pas oublier, la trappe à skis réservée dans le dossier arrière : indispensable en hiver. Question finition, rien ne manque, une sellerie variée, soit tout cuir, soit en Vulcaflex, entendez par là "un matériau synthétique dont la structure superficielle rappelle la peau", et qui est un mixte cuir/textile. Mais surtout, on retrouvera avec bonheur la console centrale, très dépouillée et très high tech qui a marqué les esprits sur les S40 et V50. Elle existe en finition aluminium, effet bois, ivoire ou bauxite : préférez l'aluminium ! Côté conduite, disons qu'elle est facile : c'est une voiture stable et au comportement routier sûr. On peut sans nul doute attribuer cette stabilité à la structure du toit qui assure à l'ensemble une meilleure tenue, sans doute aussi à l'abaissement du châssis de 10 mm à l'avant et de 15 à l'arrière par rapport à l'ordinaire. Ce qui n'empêche pas, bien au contraire, de s'adonner à une conduite sportive, le C70 réagit bien, la suspension ne souffre pas de commentaires, la direction rassure par sa souplesse électro-hydraulique. En clair, Volvo n'a pas voulu se tromper sur sa nouvelle version C70, l'a dotée de tous les atouts comme en témoignent aussi les diverses motorisations.

    Trois plus un font 5

    Parce que la clientèle se définit très diversifiée, Volvo aligne quatre motorisations, soit trois moteurs essence et un moteur Diesel, les quatre étant tous des 5 cylindres. D'abord, deux moteurs atmosphériques, le petit avec 140 ch, le grand doté, lui de 170 ch, les deux disposant d'un couple enlevé et de : double arbre à came en tête, technologie 4 soupapes, système de distribution variable. Donc, rien à dire, sinon que l'on passe à un autre monde en prenant place à bord du vaisseau amiral, le Volvo C70 T5, animé d'un 2,5 litres turbocompressé, à l'accélération puissante. En boîte 5 auto ou 6 manuelle, le modèle se veut aussi économe, grâce à la résistance thermique obtenue par la soudure du collecteur et du turbocompresseur en alliage d'acier moulé. Questions performances, Patrik Widerstrand, chef du projet C70 a ce mot très simple : "Le nouveau Volvo C70 a un sacré tempérament surtout le modèle T5. Mais chez Volvo, le tempérament n'est jamais synonyme d'imprévisibilité". Mais étonnant, le D5 le sera certainement, compte tenu de la puissance de ce moteur de 180 ch. Un petit monstre qui anime déjà une V50 comme si c'était une minivoiture et laisse ronronner d'espoirs les soupapes à 190 km/h… Il y a fort à parier que sur le C70, il va laisser libre cours à sa vitalité… A noter, la présence d'un filtre à particules en série, filtrant plus de 95 % des particules de suie contenues dans les gaz d'échappement.

    Des renforts en tous points

    Soucieux de rompre avec la mauvaise publicité qui collait avec la version de 1997, Volvo a apporté un soin tout particulier à la sécurité. A regarder le film qui détaille les inserts chargés de renforcer la carrosserie à tous les niveaux de la voiture, on se dit que le blindage constituera la prochaine étape ! L'idée étant de proposer l'un des cabriolets les plus sûrs du marché : "C'est un défi de taille, mais nous en savons aujourd'hui beaucoup plus sur la sécurité des cabriolets. Nous connaissons le type d'accidents auquel un cabriolet est exposé et savons comment le protéger", le commentaire d'Ingrid Skogsmo est édifiant à ce sujet. Et plus édifiante encore la réalisation. Pour contrebalancer le manque de montants de toits des berlines, les montants latéraux ont reçu des renforts supplémentaires et "sont reliés les uns aux autres par un solide longeron de plancher transversal." Les marchepieds, plus résistants ont aussi été soudés au laser et surélevés. Quant aux portières, elles ont été dotées d'un profilé en acier monté en diagonale et ont été montées pour se verrouiller aux montants. Les montants A ont, eux aussi, été renforcés pour résister à des forces très élevées en cas de tonneau, tandis que des arceaux métalliques se déploient derrière les sièges arrière en cas de choc violent grâce à une charge pyrotechnique. Bien évidemment, des airbags complètent le dispositif et ont été placés dans les portières parce qu'on ne peut les fixer au toit. Ils jaillissent vers le haut et se dégonflent lentement afin d'assurer une sécurité maximale si la voiture devait être renversée. Il serait trop long de détailler toutes les modifications de structure qui ont été prévues sur le C70 et qui ont été destinées à compenser avantageusement la sécurité que représente une berline. Soulignons simplement que chaque partie de la voiture a été renforcée pour éviter toute déformation. L'objectif de Volvo en la matière est de rendre au coupé-cabriolet sa notion de plaisir. D'en faire une voiture sûre, confortable et puissante au même titre que les autres. Et le résultat est plutôt concluant.


     Hervé Daigueperce

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