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Constructeurs

Toyota Yaris : Le bon compromis

Publié le 16 décembre 2005

Par Christophe Jaussaud
7 min de lecture
Vendue à plus de 1,2 million d'exemplaires depuis 1999, dont plus de 700 000 produits en France, la Yaris est un succès sans précédent pour Toyota en Europe. Avec l'arrivée de la deuxième génération, le 20 décembre, le constructeur nippon vise encore plus haut avec sa petite. Les 1 000 embauches...

...supplémentaires à Valenciennes en témoignent.


Alors que ses concurrentes du segment B fraîchement renouvelées ont eu une franche crise de croissance, la nouvelle Yaris n'a pas totalement cédé à la tentation des centimètres. En effet, face à la Clio 3 et à la Grande Punto qui flirtent avec les 4 mètres, la nouvelle citadine nippone conserve un vrai gabarit du segment B avec ses 3,75 mètres. 25 cm de moins. Toutefois, par rapport à la précédente génération, elle a tout de même grandi de 11 cm afin, notamment, d'offrir une meilleure habitabilité et de laisser s'épanouir la petite Aygo sans ombre. Comme la première Yaris, 1re Toyota à avoir été élue Voiture de l'Année en 2000, ce nouvel opus est fabriqué dans l'usine française de Valenciennes. Depuis le lancement de la production en janvier 2001 plus de 700 000 unités sont sorties du site français et Toyota veut encore faire mieux. Le constructeur japonais va encore accroître la production pour afficher un volume annuel de 270 000 unités dès 2006 contre 184 000 cette année. Pour ce faire, l'usine française va pouvoir compter sur une nouvelle équipe, la troisième, soit 1 000 nouveaux emplois, qui représentent un investissement supplémentaire de 106 millions d'euros. Rappelons que cette somme s'ajoute aux 814 millions que le constructeur a déjà investis dans le Nord pour la production de sa citadine, mais aussi des mécaniques 1,3 essence et 1,4 Diesel. Un nouvel investissement qui démontre une nouvelle fois l'importance du site français et de sa production dans la stratégie européenne de Toyota. Pour en finir avec les cocoricos à l'accent nippon, il faut également rappeler que la nouvelle Yaris doit ses formes au centre de style français de la marque, à Sophia-Antipolis. Un design laissant la part belle aux rondeurs affichant clairement la filiation du modèle à sa devancière et à la marque.

Toyota France vise 28 500 Yaris en 2006

Contrairement au nouveau Rav 4 qui se différencie vraiment de son prédécesseur, la deuxième Yaris ne bouleversera pas ceux qui appréciaient déjà la citadine nippone. En effet, la Yaris 2 est fidèle à la pionnière, jusque dans les ambitions. Petit rappel. Commercialisée en 1999, la Yaris a séduit 134 717 clients européens, dont 12 884 en France, dès cette première année. Un début de carrière remarqué qui sera remarquable au fil des années grâce à une croissance continue des ventes. Ainsi en 2004, ces dernières ont atteint 227 616 unités en Europe dont 27 110 en France. Et fait rare pour un modèle, comme le souligne Michel Gardel, le directeur général de Toyota France, même en 2005, sa dernière année, la Yaris a encore gagné du terrain dans l'Hexagone. Une performance globale que la Yaris 2 devra et devrait confirmer selon le directeur général de Toyota France. En effet, les objectifs de la citadine pour 2006 sont "ambitieux mais réalistes" avec 250 000 unités en Europe dont 28 500 unités en France. Quid de la Yaris Verso ? Michel Gardel est resté vague sur le sujet disant que "pour l'instant nous n'avons pas de réponse à court terme". Ce dernier a prévenu que le Ractis (un petit monospace présenté à Tokyo) ne correspondait pas au marché français en l'état. Toutefois, le directeur général de Toyota France a confirmé que l'on pouvait s'attendre à voir débarquer un SUV sur la base de la Yaris. En attendant, la gamme Yaris s'appuiera, dès son lancement le 20 décembre prochain, sur deux carrosseries, 3 et 5 portes, sur trois finitions ainsi que sur trois motorisations.

"L'important, c'est de battre Toyota"

Grâce à sa nouvelle plate-forme et à ses nouvelles suspensions, la Yaris offre un comportement sans faille. Qu'elle évolue en ville, sur l'autoroute ou sur les petites routes de l'arrière pays niçois, elle se montre parfaitement à l'aise. Dans certains cas sa compacité fait merveille, dans d'autres, son comportement routier rassure notamment grâce à sa caisse beaucoup plus




La Yaris II en bref

  • Date de lancement :
    20 décembre

  • Segment de marché :
    Citadines. 26,8 % du MTM
    en France et 27,9 % en Europe en 2004.

  • Objectifs :
    1 700 en 2005 ;
    28 500 en 2006

  • Principales concurrentes :
    - Clio 1.5 dCi 70 Pack Authentique 3 p : 13 200 €,
    - 206 1.4 HDi 70 Urban 3 p : 13 100 €,
    - C3 1.4 HDi 70 5 p : 14 150 €,
    - Polo 1.4 TDi 70 Trend 3 p : 13 480 €,
    - Fiesta 1.4 TDCi 68 Fun 3 p : 12 250 €,
    - Corsa 1.3 CDTi 70 First 3 p : 12 940 €,
    - Grande Punto 1.3 JTD 75 ch Multijet Active 3 p : 12 600 €,
    - Micra 1.5 dCi 68 ch Visia 3 p : 12 500 €

  • Prix :
    3 portes (500 euros de plus pour 5 portes)
  • rigide. Dans l'habitacle, on retrouve le code génétique Yaris qui a quelque peu muté. L'instrumentation digitale centrale demeure, mais la console évolue. Le design est résolument moderne, sans fioriture, où la fonctionnalité règne en maîtresse. Les rangements sont multiples et bien pensés. Seule ombre au tableau, la qualité des plastiques de la planche de bord. Toutefois, ces derniers ne peuvent pas, à eux seuls, remettre en cause la qualité globale du produit. D'autant qu'il faut ajouter à cette Yaris un véritable sens de l'accueil. En effet, même 25 cm plus courte que certaines de ses concurrentes, cette citadine offre une habitabilité qui n'a rien à leur envier. Il faut également compter sur la modularité de la petite nippone. En l'occurrence, sur une banquette arrière qui peut coulisser sur 15 cm permettant de privilégier à souhait les places arrière ou le coffre. Au chapitre des mécaniques, si le 1,4 D-4D de 90 ch, déjà vu sur la Corolla, se montre agréable et plein dans toutes les circonstances, les mécaniques essence pêchent par leur manque de polyvalence. Toutefois, cela ne constitue pas un handicap rédhibitoire car, qu'il s'agisse du 1,3 l quatre cylindres développant 87 ch à 6 000 tr/mn ou du 1 l trois cylindres offrant 69 ch lui aussi à 6 000 tr/mn, cette gamme essence se montre à son avantage en milieu urbain et périurbain notamment du fait de leur consommation mesurée (voir fiche technique). De plus, elles peuvent compter sur un tarif compétitif avec une entrée de gamme à 11 400 euros. D'une manière globale, la gamme affiche un rapport qualité/équipement/prix judicieux que seule la Fiat Grande Punto vient réellement contester sur l'entrée de gamme essence (10 800 euros). La Yaris 2 a donc les moyens de ses ambitions.
    Face à la croissance généralisée des voitures du segment B, ayant notamment pour conséquence un surpoids dont on connaît l'influence néfaste sur les consommations mais aussi permettant d'accroître la sécurité à bord, le constructeur nippon semble avoir, une fois de plus, trouver la bonne formule pour sa nouvelle citadine. Tout en maîtrisant le résultat sur la balance, la Yaris a obtenu 5 étoiles aux crashs tests Euro NCAP avec une note de 35 points. La meilleure de la catégorie et la meilleure note qu'une Toyota n'ait jamais obtenue. Mais qu'est-ce qui fait courir Toyota ? Devenir le premier constructeur de la planète ? Pas forcément confie Michel Gardel en empruntant une phrase au fondateur de la marque, Soichiro Toyoda : "L'important, c'est de battre Toyota !"


    Christophe Jaussaud


     

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