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Constructeurs

Suzuki Swift : l’éclaireuse

Publié le 8 avril 2005

Par David Paques
6 min de lecture
Nouveau design, nouvelle image, Suzuki attaque le marché européen avec une ligne de conduite restylée. Le constructeur a décidé de réviser ses gammes et, pour son entrée en matière, il présente la Swift, première portée d'une partition revisitée. Avec ce modèle, la firme japonaise entend bien repousser...

...les fausses notes et désormais coller aux attentes européennes.


Lentement, mais sûrement, les opérateurs du constructeur japonais vont dire au revoir au design discutable des précédents modèles de la marque. Présentée lors du dernier Mondial de l'Automobile parisien, la Swift préfigure, en effet, la nouvelle identité dont Suzuki souhaite se parer en Europe. Pour la première fois dans l'histoire du constructeur asiatique, l'un de ses véhicules a été entièrement conçu et réalisé hors de ses terres d'origine. Et c'est précisément la base de cette nouvelle politique du constructeur : Suzuki "s'européanise". Les véhicules de la marque seront désormais réfléchis pour coller, en termes de design, de performances moteur et d'habitabilité, aux attentes de l'automobiliste européen. Et pour se plonger dans la culture du Vieux Continent, c'est en Italie que les concepteurs de la nouvelle Swift sont allés chercher l'inspiration. Résultat : ce modèle n'a plus rien de commun avec son aînée qui sillonnait nos routes au début des années 90. Suzuki montre enfin sa capacité d'adaptation. Il aura fallu un certain nombre d'années pour que le japonais retienne la leçon mais, en tout état de cause, la mutation est réussie. Premier opus de ce nouvel opéra, la Swift est un bel essai de style. Des courbes agréables et séduisantes, un habitacle tout à fait dans la norme, des performances moteur honorables, la petite japonaise se montre très attirante pour son niveau de prix. Et un seul regard suffit à comprendre qu'elle a bien été pensée pour le marché européen. Comment, en effet, ne pas s'interroger d'emblée sur la source esthétique à laquelle les designers nippons sont allés s'abreuver ? Au niveau des montants avant et centraux par exemple. Larges et noirs, ils rappellent très vite des aspects observés sur la Mini. Même chose pour ce toit plat, marque de fabrique de la petite anglaise. Mais ce n'est pas tout. Les plastiques intérieurs sont homogènes et agréables. Ils marquent même une certaine originalité. Notamment au niveau de la radio intégrée. Côté console centrale pourtant, rien de bien original. La Swift est, en tout cas, une petite citadine modeste et sympathique. Modeste, parce que l'espace intérieur est juste suffisant. Les passagers présents à l'arrière n'ont pas intérêt à vouloir s'étendre. Trop modeste même en ce qui concerne les zones de rangements. Mais la Swift est, semble-t-il, avant tout l'affirmation d'une nouvelle identité visuelle. A contre-courant des tendances actuelles, la Swift présente un pare-brise assez petit. Cela n'entrave en rien le champ de vision, mais traduit, une nouvelle fois, les prétentions de Suzuki en terme de design. La petite japonaise revendique ici un look qui tranche avec celui de ses grandes sœurs. En fait, elle a peut-être ce petit quelque chose qui échappait pour l'instant aux précédents modèles de la marque : elle a une bouille. Elle a ce visage à la fois de poupon et de sportif. Poupon, parce que les lignes courtes qui font plonger son bec en arrondi vers le sol lui confèrent des traits attirants. Sportif, parce que le gabarit, 3,70 m de long pour 1,69 m de large et 1,50 m de haut, fait naître une impression de concentré vitaminé. En fait, la Swift est cohérente. Et son ensemble est, au final, surprenant de sympathie.

Deux motorisations, deux transmissions

Deux niveaux d'équipements sont prévus. De série, la Swift garantit déjà une certaine finition quelle que soit la version. Le modèle GL, de base, est en effet équipé de tous les attributs modernes. Comptez un peu moins de 1 500 euros pour acquérir une version GLX, dont le prix se justifie par la présence de l'air conditionné, de jantes en aluminium, de phares antibrouillard, d'airbags latéraux et rideaux. Point intéressant : la Swift conserve son allure en trois ou cinq portes. La face avant intègre des projecteurs sous glace lisse et une large entrée d'air qui donnent à l'ensemble frontal un aspect dynamique. Sur ses flancs, court une ligne de caisse bien marquée qui rencontre les feux arrière au-dessus des roues. Les ailes évasées complètent ces lignes sportives qu'a souhaité donner le constructeur au véhicule. Basée sur un tout nouveau châssis, la dernière-née, ou devrait-on dire première-née, de Suzuki, offre des sensations de conduites agréables. Surtout avec le moteur essence 1,3 VVT de 92 ch. Déjà bien adapté aux exigences de la conduite en ville, ce petit moteur se révèle être performant sur autoroute et offre une belle accélération. Seul petit problème : à haut régime, il fait beaucoup de bruit. Mais la maniabilité de l'ensemble donne, au final, une certaine satisfaction. La version Diesel, en revanche, se montre beaucoup plus sobre sur sa performance moteur. Il s'agit là d'un modèle à rampe commune "emprunté" à Fiat. En 2006, la gamme Swift se complétera d'un coupé-cabriolet et d'une transmission 4x4. Pour l'heure, en termes de transmission, la Swift ne propose que des boîtes manuelles à cinq rapports et une boîte automatique, uniquement disponible, quant à elle, sur la version essence. Sortie des usines Magyar Suzuki, non loin d'Esztergom, en Hongrie, la Swift est d'ores et déjà disponible en concession. Dès la première année, Suzuki espère bien en écouler 22 500 unités, dont 6 500 sur le territoire français. Il reste neuf mois pour remplir ces objectifs de vente. Et ce délai paraît bien mince pour recueillir les fruits d'une toute nouvelle politique. Neuf mois pour voir si le public a perçu ce changement d'image de Suzuki. Le pari semble d'ailleurs d'autant plus difficile que Suzuki inaugure également une nouvelle politique tarifaire. Car, pour être en adéquation avec ses désirs de changement, la marque hausse les prix. Comptez 10 690 _ pour un modèle d'entrée de gamme. Soit 200 euros de plus que la Ignis. "Il y a deux générations de véhicules entre les deux", se justifie Jean-Luc de La Ruffie, directeur commercial. Suzuki joue ici avec la barre psychologique des 10 000 _. Là encore, il s'agit d'un choix nouveau. Un bon produit se paie au bon prix. Et ça aussi, c'est psychologique. "A way of life"*, martèle le slogan. Il faudra s'y habituer, Suzuki change de peau. Et le prochain modèle à quitter sa chrysalide sera le Vitara. Présentation prévue à Francfort en septembre prochain.


David Paques


*Une façon de vivre

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