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Constructeurs

Renault Zoé : génération bonifiée

Publié le 20 septembre 2019

Par Alice Thuot
7 min de lecture
Renault lance la troisième génération de sa citadine électrique Zoé, synonyme de maturité. Maturité sur le plan technologique, avec une autonomie accrue, mais aussi au niveau des équipements et du confort du modèle.

 

Cocorico ! Sur le plan du 100 % électrique, l’avance prise par Renault est indéniable. C’est en effet dès 2012 que le constructeur français lance sa citadine 100 % électrique Zoé. Après un démarrage plutôt laborieux, les ventes du véhicule décollent, à mesure de la progression de l’autonomie, permettant même au modèle de s’imposer comme l’électrique le plus vendu chaque année en Europe… du moins jusqu’à l’arrivée de la Tesla Model 3 ! La marque au losange peut tout de même se targuer d’avoir mis à la route près de 160 000 unités de sa Zoé sur le Vieux Continent avec une part de marché de 18,2 % 2018, pouvant même atteindre 55 % comme en Allemagne, en Espagne ou encore son pays natal. Il n’empêche que la montée sur la première marche du podium de Tesla est bel et bien symptomatique d’une concurrence qui tend à s’exacerber, alors que les objectifs de CO2 approchent. Au programme, des Peugeot e-208, Opel Corsa-e, Honda e, ou encore Volkswagen ID.3 et Mini Cooper SE.

 

 

Mais la Zoé ne compte cependant pas se laisser abattre en dégainant sa troisième mouture encore plus affutée sur plusieurs plans, dont celui de l’esthétisme mais aussi du confort à bord. Premier et seul changement majeur à l'extérieur, celui de la face avant, redessinée, et intégrant, dès la première des cinq finitions (Life, Zen, Intens, Edition One et Business pour les professionnels), des projecteurs Full LED et feux de jours à LED en forme de C comme les dernières créations de la marque. C’est à l’intérieur que le plus gros du travail a été fait, avec une vraie montée en qualité grâce à l’usage de matériaux de bonne facture pour la planche de bord, et plus globalement des parties visibles. Renault exploite le filon développement durable en proposant certains plastiques provenant de bouteilles recyclées ou encore un tissu élaboré à partir de matières recyclées issues de l’automobile, dont notamment…des anciennes ceintures de sécurité des Autolib !

 

Une gamme convaincante

 

La citadine reçoit ainsi la planche de bord de la dernière Clio, dotée notamment, de série dès le premier niveau de finition, d’une instrumentation numérique de 10‘’, lisible et ergonomique, ainsi que d’un écran tactile de 7 ou 9,3‘’ accueillant le système multimédia Easy Link. Deux équipements qui font la richesse de la dotation de base, complétée par le régulateur et limiteur de vitesse, la carte Renault mains-libres, le frein de parking automatique ainsi que l’allumage automatique des feux. Les deuxième et troisième niveaux de finition ajoutent principalement certains ADAS tels que l’alerte de franchissement de ligne, l’assistant de maintien de voie, la reconnaissance des panneaux de signalisation, le détecteur d’angle mort, l’alerte de survitesse, mais aussi quelques éléments de confort dont la climatisation automatique, le chargeur à induction et l’aide au parking avec caméra de recul. Dommage qu’il faille atteindre la finition Intens pour bénéficier des vitres électriques avant et arrière.

 

Mais le point différentiant de cette nouvelle Zoé réside bien entendu dans sa nouvelle endurance, déjà bien améliorée au fil des années. Pour rappel, l’autonomie s’est accrue de 150 km pour la première mouture, et à 300 km pour la version 2018. Cette troisième génération, de son petit nom ZE50, entend bien pulvériser tous les records, dotée de sa batterie de 52 kW, permettant une autonomie augmentée de 25 %, soit 395 km selon le cycle d’homologation WLTP pour le moteur de 110 ch et 386 km pour celui de 135 ch. Attention toutefois, ces autonomies maximales ne sont disponibles que sur la version entrée de gamme Life. Les niveaux supérieurs, lestés par leurs équipements, doivent se contenter d’une autonomie privée d’environ 35 kilomètres.

 

Une recharge en 1h10… en option

 

Point crucial pour tout véhicule électrique : la recharge. Sur une prise domestique, cette dernière imposera un temps de 34h et 30 minutes. Pas de panique toutefois puisque ce temps peut être ramené à 16h et 10 minutes ou 9 heures et 25 minutes respectivement sur une Wallbox 3,7 et 7,4 kW. Des bornes plus puissantes - de 11 et 22 kW - permettront quant à elle de réduire la corvée à respectivement 6 et 3 heures. Autant de modes de recharge accessibles à cette Zoé…contrairement à la recharge rapide. Bridée par Renault à 50 kW, cette dernière permet toutefois de récupérer le plein d’autonomie 1h10 ou 150 kilomètres en 30 minutes. Séduisant certes, mais encore faut-il vouloir débourser 1 000 euros supplémentaires pour en bénéficier.

 

C’est en tout cas avec bravoure que notre petite Zoé et son bloc de 135 ch se sont lancés sans faillir sur les routes escarpées et accidentées de Sardaigne, avalant les virages avec aisances et dynamisme, comme se doit toute électrique au couple - de 250 Nm ici - rapidement disponible. Petit bémol à reprocher, un amortissement bien ferme, mais qui, combiné, à un châssis précis et vif, ne tourne pas le véhicule en ridicule lors d’échappées sportives. Qui ne siéent pourtant pas du tout à la Zoé : malgré une autonomie plus qu’honnête annoncée, nos yeux ne peuvent pas s’empêcher d’être rivés sur le compteur annonçant l’autonomie, la consommation et surtout, sur le compte tour matérialisant l’énergie consommée lors de l’accélération et celle récupérée lors du freinage.

 

Le freinage régénératif inauguré

 

Car c’est bien là une autre nouveauté majeure de cette Zoé troisième du nom : intégrer un nouveau mode B, permettant le freinage régénératif. S’il ne donne pas la possibilité d’aller jusqu’à l’arrêt complet du véhicule, comme c’est par exemple le cas chez la Nissan Leaf, ce mode B a au moins le mérite de challenger n’importe quel conducteur, même peu enclin à l’éco-conduite, à voir sa jauge se remplir à chaque décélération. Et ainsi adopter une conduite souple, propice à la sauvegarde de l’autonomie. Au global, nous avons pu relever une consommation de 13,9 kWh pour une conduite normale sans enclencher le mode éco conduite, qui bride tout de même assez fortement l’accélération si plaisante des véhicules électriques même peu puissants. Cette consommation a atteint plus de 16 kWh pour une conduite plus sportive.

 

Reste à aborder le positionnement tarifaire de cette Zoé. Deux options sont proposées : la location de la batterie ou son achat pour un coût additionnel de 8 100 euros. Le ticket d’entrée a été fixé à 23 900 euros, hors bonus écologique et hors location de batterie. Le coût de cette dernière varie selon le kilométrage choisi, pour aller de 74 à 124 euros pour respectivement 7 500 et plus de 20 000 kilomètres à l’année. Renault communique en tout cas sur une offre à 169 euros par mois en version entrée de gamme mais surtout, avec seulement 7 500 kilomètres par an et sur trois ans (22 500 kilomètres en tout), sachant que le kilométrage moyen d’un possesseur de Zoé flirte avec les 15 000 km à l’année. A chacun donc de s’armer de patience et de faire ses petits calculs afin de découvrir s’il est plus avantageux de privilégier la location ou l’achat de cette batterie, selon la durée de détention et le kilométrage annuel.

 

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