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Constructeurs

Nissan Murano : Quelle gueule !

Publié le 21 janvier 2005

Par Christophe Jaussaud
6 min de lecture
Commercialisé aux Etats-Unis depuis deux ans, le Murano débarque enfin en France. Adapté à notre continent, sans perdre son charme, le Murano est une véritable alternative sur le segment des SUV premium. Test Autobahn ! Pourquoi diable les ingénieurs japonais de Nissan nous parlent-ils de...

...test sur autoroute pour un SUV ? Tout simplement parce que le Murano, conçu pour les Etats-Unis, a demandé avant son arrivée en Europe des ajustements qui ont notamment eu pour références nos voisins allemands. Le meilleur exemple reste le circuit d'huile qui compte un radiateur de plus que la version US car les vitesses outre-Rhin, notamment sur autoroute, et en Europe d'une manière générale, sont largement plus élevées que chez l'Oncle Sam. Un pays où d'ailleurs le Murano, commercialisé depuis deux ans, s'est déjà vendu à plus de 100 000 exemplaires. Un succès ! Qu'en sera-t-il en Europe ? Autant le dire tout de suite, sans mécanique Diesel, il sera difficile de rivaliser en volume avec les stars de la catégorie, mais Nissan en est conscient, avec un objectif 2005 de 6 000 véhicules. "Nous aurions voulu une version Diesel, avoue Pierre Loing, General Manager Product Strategy & Planning Nissan Europe, mais nous n'avions pas de mécanique suffisamment performante." Pour la prochaine génération du Murano, l'Alliance aura sûrement réglé ce problème. En attendant, ce Murano version européenne, uniquement disponible avec le 3,5 l V6 de 234 ch, ne manque pas d'atouts. Le premier étant sans conteste le design.

L'aboutissement du nouveau style Nissan

Fabriqué au Japon, mais dessiné dans le centre de style californien de la marque à San Diego, le Murano est présenté comme l'archétype du crossover. "La fusion d'une berline traditionnelle et d'un SUV authentique", confie son designer Taiji Toyota. Ce n'est pas une blague, le père stylistique du Murano porte bien le nom d'un concurrent japonais de Nissan. Bien que clairement différent des gammes Nissan existantes, le Murano conserve l'identité de la marque.




ZOOM

Les principaux équipements du Murano

Finition unique : ABS, EBD, ESP avec antipatinage, 6 airbags, régulateur de vitesse, feux bixénon, caméra de recul, sellerie cuir, sièges avant chauffants et à réglages électriques, climatisation automatique, toit ouvrant, pédalier réglable électriquement, GPS, système audio Bose changeur 6 CD et 7 HP.

On retrouve ça et là quelques traits déjà vus sur d'autres modèles. Ainsi, les phares et les feux trapézoïdaux nous rappellent le 350 Z. Taiji Toyota affirme même avoir voulu intégrer les phares avec le plus grand soin, rendant hommage au travail artistique des verriers de l'île de Murano, située à quelques encablures de Venise. Toujours au chapitre des rappels stylistiques, les extrémités arrondies de la ligne de caisse surélevée ont sans équivoque été empruntées à la Micra, comme la lunette arrière l'a été au concept Tone. Et que dire de cette calandre monumentale largement inspirée d'un heaume de chevalier médiéval ? Elle marque. Elle fait tourner les têtes. Le Murano semble être la parfaite synthèse, l'aboutissement du nouveau design Nissan. Sous cette peau, le Murano cache une plate-forme que le constructeur utilise déjà sur ses berlines américaines et japonaises. Pour la transmission, Nissan a également puisé dans sa banque d'organes en faisant bénéficier le Murano d'une évolution du système All Mode du X-Trail. Concernant la mécanique, le constructeur a suivi cette même logique de partage avec sous le capot du Murano un 6 cylindres bien connu. Il s'agit du V6 QV, en 3,5 l de cylindrée, développant une puissance de 234 ch et un couple de 318 Nm. Ce V6, que Nissan produit à plus d'un demi-million d'exemplaires par an en diverses cylindrées, est notamment présent sous le capot du coupé 350Z (280 ch) et de la Vel Satis (245 ch). Côté boîte, Nissan a fait le choix de la variation continue. Quelque peu déroutante sur les premiers kilomètres, cette boîte CVT se révèle finalement très agréable. Toutefois, pour ceux à qui le passage des vitesses manque, une fonction manuelle, avec 6 rapports prédéfinis, peut être choisie.

Une européanisation encore imparfaite

Sur la route, le Murano montre d'excellentes aptitudes. Si l'on devait le situer par rapport au marché et face à ses principaux concurrents, il possède un comportement routier qui n'est pas encore à la hauteur d'un BMW X5, qui reste la référence dynamique, mais fait mieux que le Lexus RX 300, son principal rival. Nissan a obtenu ce résultat grâce à de nombreuses modifications par rapport à la version US. Pas moins de 1 500 ajustements et réglages ont été nécessaires pour cette européanisation et, d'ailleurs, les Américains vont maintenant adopter ces nouvelles spécifications. Quelque 300 pièces ont également été changées, principalement à l'intérieur. Comme pour l'arrivée du 350Z en Europe, l'intérieur du Murano, qui en reprend l'esprit, a subi une cure de "qualité perçue", selon les responsables de Nissan Europe. Effectivement, certains plastiques ont disparu au profit de feutrine, la console centrale a été repensée. Ces efforts ne font cependant pas du Murano l'ambassadeur du luxe sur le segment. Cette présentation est peut-être le seul talon d'Achille du modèle, car ensuite, notamment avec son rapport prix/équipements, il se montre très compétitif. Il est proposé en finition unique (voir encadré), à un prix unique de 44 000 euros.

Profiter d'un marché des 4x4 premium en pleine croissance

Nissan arrive donc sur un marché juteux et en constante progression. "En Europe, souligne Pierre Loing, le marché du 4x4 a été multiplié par 3 ces dix dernières années." Sur le sous-segment des 4x4 premium, la progression est encore plus importante avec un doublement du marché en à peine 5 ans. A l'échelle continentale, le Diesel représente 70 % du mix alors qu'il atteint 80 % en France. L'Hexagone, où "ce sous-segment luxe a augmenté de 60 % en 2004, affirme Guillaume Langle, directeur marketing de Nissan France, c'est tout simplement la plus forte progression du marché." Alors, même si les volumes sont restreints, cela représente environ 20 000 unités en France en 2004 et la profitabilité de ces véhicules ne fait donc plus aucun doute. Nissan le reconnaît et compte même poursuivre avec un nouveau crossover, plus petit, qui devrait être présenté lors du prochain Salon de Genève. Quant aux performances commerciales françaises du Murano, la filiale compte immatriculer 650 unités en 2005. Un chiffre ambitieux, mais Nissan France est confiant. En effet, dès la première apparition française du Murano, au dernier Mondial, le constructeur a enregistré 65 commandes fermes, soit 10 % déjà de l'objectif 2005. Et comme le 350Z, le Murano est un formidable vecteur d'image. Quelle gueule !

Christophe Jaussaud

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