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Constructeurs

Maserati : La tentation Granturismo

Publié le 7 décembre 2007

Par Christophe Jaussaud
5 min de lecture
Avec le GranTurismo, Maserati propose un coupé 4 places digne des gloires du passé. Il fait également naître de nouvelles ambitions chez le constructeur de Modène qui, pour la première fois depuis 1974, va renouer avec les bénéfices cette année.Pour...
Avec le GranTurismo, Maserati propose un coupé 4 places digne des gloires du passé. Il fait également naître de nouvelles ambitions chez le constructeur de Modène qui, pour la première fois depuis 1974, va renouer avec les bénéfices cette année.Pour...

...la première fois depuis 1974, Maserati va être bénéficiaire cette année ! Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, l'objectif des 7 000 unités sera également atteint. Un total qui peut faire sourire, notamment face à la production de certains de ses concurrents, mais rapporté aux quelque 500 ventes de 1998, on mesure encore un peu plus le chemin parcouru par la marque au Trident. A l'image de sa maison mère, Fiat, Maserati revient de loin. Luca di Montezemolo a d'ailleurs été un artisan important de cette renaissance grâce à son soutien sans faille, confie Matteo Camesasca, directeur général de Maserati West Europe. Aujourd'hui, Maserati a retrouvé le sourire et l'usine de Modène pourrait être trop étroite d'ici quelques années. En effet, sa capacité de production, proche de 10 000 unités aujourd'hui, devrait être atteinte à l'horizon 2010. Il est encore trop tôt pour réorganiser la production ou pousser les murs, mais Matteo Camesasca affirme qu'un objectif à 15 000 ventes annuelles ne s'apparente plus à une utopie, à condition bien sûr de respecter l'esprit de la marque. Pour l'heure, le coupé GranTurismo confirme le retour aux affaires de Maserati aux côtés d'une Quattroporte qui vit une nouvelle jeunesse après l'arrivée de la version Automatica en début d'année (JA N°992). Existe-t-il d'autres projets ? Si une version cabriolet du GranTurismo est d'ores et déjà programmée, pour le reste ce n'est que spéculations. Ainsi, l'arrivée du GranTurismo (près de 5 mètres) conjugué à la disparition future du GranSport, qui se limitait à 4,40 m, laisse un "trou" dans la gamme. De plus, le fait que Maserati gagne enfin de l'argent pourra sûrement permettre l'aboutissement d'autres projets.

LA GRANTURISMO EN BREF

  • Date de lancement :
    Disponible
  • Segment de marché :
    Coupé 2+2 de luxe. 30 000 unités dans le monde en 2006.
  • Objectifs 2007-2008 :
    100 unités en 2007
    200 en 2008
  • Les principales concurrentes :
    BMW 650Ci V8 367 ch :
    83 900 euros, Jaguar XK 4.2 V8
    304 ch : 84 100 euros, Mercedes CL 500 V8 388 ch : 122 700 euros
  • Prix V8 4.2 405 ch :
    114 280 euros
  • Un plaisir réellement partagé à quatre

    Avec ce GranTurismo, cuvée 2007, Maserati renoue avec la tradition du coupé grand tourisme. Car c'est sous cette forme de carrosserie, en 1947, que la marque au Trident débarque sur le marché. En effet, depuis 1914, Maserati brillait exclusivement en compétition. 10 ans et 58 unités plus tard, l'A6 GranTurismo laissait sa place à la 3500 GT, véritable première production dédiée à la route. Depuis, les coupés tels les Sebring, Mexico ou Kyalami ont jalonné et forgé l'histoire de la marque. D'ailleurs, c'est en hommage à l'un des premiers d'entre eux, l'A6 GCS, déjà dessiné par Pininfarina, que l'on retrouve cette large calandre concave sur le GranTurismo. Plus proche de nous, mais faisant finalement encore référence au passé, ce grand coupé ne peut nier sa filiation avec le concept Birdcage, présenté à Genève en 2005 par Pininfarina à l'occasion de son 75e anniversaire. Pour le reste, le GranTurismo est bel et bien ancré dans le présent. Il repose sur la plate-forme modifiée de la Quattroporte. Ainsi, l'empattement a été réduit de 12,5 cm et le porte-à-faux arrière perd 6,6 cm. Le partage avec la grande berline se poursuit avec l'ensemble moteur boîte. Le V8, toujours d'origine Ferrari, conserve ses 405 ch. Une puissance transmise aux roues arrière via la boîte automatique ZF que nous avions découvert sur la berline. L'ensemble n'a rien perdu de ses qualités mais ne transforme pas pour autant notre coupé en sportive délurée. Certes, ça va vite, 285 km/h en pointe et le 0 à 100 en à peine plus de 5 secondes, mais le confort, l'émotion et l'agrément demeurent les priorités. Une réussite notamment grâce à la sonorité de ce V8 exilé de Maranello. Fort d'un couple de 460 Nm, dont 75 % est disponible dès 2 500 tr/mn, le GranTurismo distille un vrai plaisir pouvant être réellement partagé à quatre. En effet, les deux places arrière n'ont rien de strapontins et peuvent facilement, mais surtout confortablement, accueillir des personnes de 1,80 m.

    Autant de GranTurismo que de Quattroporte en 2008

    Rouler vite sur une autoroute se veut un jeu d'enfant, en revanche une fois sur de petites routes toscane l'exercice se complique. Non pas que le GranTurismo soit difficile à prendre en main mais son gabarit demande un temps d'adaptation. Une fois ce "détail" réglé, le plaisir est une nouvelle fois au rendez-vous. La mécanique est pleine, bien aidée par cette boîte qui accepte de changer les rapports jusqu'à 7 200 tr/mn. Les palettes, fixes derrière le volant, renforcent encore cet esprit sportif. Le comportement est au diapason de la mécanique. Comme la Quattroporte, le GranTurismo offre une bonne répartition des masses avec un rapport AV/AR de 49/51. Une suspension pilotée, baptisée Skyhook, peut également venir compléter l'offre. Cette dernière agit en plus sur la direction et les temps de passage des rapports. Mais même dans cette configuration "sportive" le confort reste préservé. Sans doute l'une des raisons qui explique déjà le succès du GranTurismo. En effet, disponible dans les 13 points de vente français depuis la rentrée, 100 unités ont trouvé acquéreurs. En 2008, naturellement le volume prendra plus d'importance pour conduire le coupé au même niveau que la Quattroporte (environ 200 unités).

    Evoluant sur le marché très exclusif des coupés 2+2 (38 000 unités dans le monde d'ici à 2010) cachant qui plus est un V8 sous le capot, le GranTurismo sera bien évidemment plus à son aise de l'autre côté de l'Atlantique que chez nous. La preuve, 40 à 50 % de la production devrait prendre la destination des Etats-Unis. Sans oublier la montée en puissance de la Russie mais aussi et surtout celle de la Chine.

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