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Constructeurs

L'innovation s'invite au Festival Automobile International

Publié le 30 janvier 2020

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Entre les concepts car et les chefs d'œuvre de grandes marques, d'autres exposants sont venus partager des visions futuristes de la mobilité, lors du salon parisien. Parmi eux, la voiture de Gazelle Tech et une bâche solaire pour les VE.
André Sassi (ACPV) et Gaël Lavaud (Gazelle Tech).

 

C'est l'histoire d'une rencontre fortuite. Celle de deux entrepreneurs portant des projets autour de la mobilité électrique qui ont trouvé un terrain d'entente. Une collaboration dont les premiers fruits ont été exposés au Festival Automobile International 2020. Une projection vers la mobilité de demain qui a trouvé sa place au milieu des plus belles réussites de l'automobile moderne et des concept cars.

 

En effet, le salon annuel parisien a accueilli cette année les innovations de Gaël Lavaud et André Sassi. Le premier, fondateur de la société Gazelle Tech, a présenté un véhicule électrique reposant sur une architecture en composite. Le second, fondateur de la société ACPV, a imaginé une bâche de protection qui présente la particularité de pouvoir justement recharger les VE.

 

De quelle voiture parle-t-on ?

 

Prenons d'abord la voiture de Gazelle Tech. Ancien membre de la direction de la recherche de Renault puis de Goupil, Gaël Lavaud a amorcé la conception de la voiture en 2014. Il a recruté une équipe spécialisée dans le travail du composite pour repenser le châssis. Le résultat se voit sur la balance. A habitabilité équivalente, la Gazelle divise par deux le poids d'une Renault Zoe, pour peser 700 kg. "Le poids est l'ennemi de la consommation et nous sommes parvenus à économiser 40 % d'énergie", rapporte l'ingénieur.  

 

Volontairement minimaliste sans éliminer les équipements de confort par ailleurs, la voiture affiche donc une consommation de 70Wh/km soit 15 kWh pour 180 km parcourus. Une taille de batterie réduite qui permet une régénération en 4h, selon le concepteur. "La sécurité en profite également puisque nous absorbons 5 fois plus d'énergie lors des chocs", ajoute Gaël Lavaud. Autant d'atouts qui lui ont permis d'être distingué lors de la COP 25, en fin d'année 2019.

 

S'il souhaite avant tout proposer son avancée technologique aux constructeurs traditionnels, il n'exclut pas d'avancer par lui-même. Ce qui représenterait un défi de taille pour celui qui a participé au succès grandissant de Goupil. Il n'y a rien de figé pour le moment, mais les premières estimations prêtent à croire que la Gazelle pourrait, dans ce cas de figure, se moyenner moins de 20 000 euros l'unité.

 

L'intrigante bâche solaire

 

Mais souvenez-vous, c'est l'histoire d'une rencontre. Et la voiture développée par l'ingénieur a servi de mannequin pour un tissu révolutionnaire. La bâche sur laquelle planche André Sassi depuis une décennie visait initialement à exploiter un mécanisme de déploiement automatique. Un moyen de protéger un véhicule des salissures sans se contraindre à des manipulations. Mais la révolution électrique est passée par là entre-temps. "Nous avons trouvé en Armor un partenaire qui nous fournit un film photovoltaïque résistant et adapté à notre besoin", explique le fondateur d'ACPV. Ainsi naquît la bâche solaire.

 

Encore à l'état de prototype, elle se loge dans un équipement spécifique greffé sur la poupe du véhicule. Guidée par des rails disposés tout du long de la carrosserie, elle vient recouvrir intégralement la Gazelle en une poignée de secondes. Les panneaux photovoltaïques sensibles à la luminosité alimentent alors la batterie. L'énergie obtenue en une journée permet théoriquement à la voiture de parcourir 30 km.

 

Hors économie d'échelle potentielle, les estimations préliminaires situent ce produit à plus de 3 000 euros. Un montant difficile à faire accepter au quidam, quand bien même il profite d'une énergie gratuite par la suite. Il faudra donc l'intégrer de série, comme le souhaite André Sassi. "Le prix sera alors assez bas pour n'avoir que peu d'impact sur le coût de revient". Si les constructeurs rechignent à donner suite à cette idée, une autre piste pourrait avoir du sens.

 

Répondant à une simple pression sur la télécommande, la bâche convient davantage aux flottes de VE partagés, notamment publiques. On peut croire en effet qu'une solution de recharge indépendante des infrastructures apporte plusieurs avantages logistiques. Entre deux locations, les véhicules recouvriront une partie de leur énergie, allongeant leur temps d'exploitation avant un retour à la borne.

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