S'abonner
Constructeurs

L'Etat planche avec les constructeurs sur une nouvelle aide financière

Publié le 22 octobre 2018

Par Alice Thuot
4 min de lecture
L'Etat et les constructeurs automobiles travaillent ensemble à la mise en place d'une nouvelle aide financière pour l'achat d'un véhicule neuf, aux conditions moins restrictives que celles de la prime à la conversion.
L'Etat et les constructeurs automobiles travaillent ensemble à la mise en place d'une nouvelle aide financière pour l'achat d'un véhicule neuf, aux conditions moins restrictives que celles de la prime à la conversion.

 

C’est un fait, l’âge moyen d’un véhicule particulier en France ne cesse d’augmenter au fil des années : de 5,8 ans en 1990, il est passé à 8,2 ans en 2012, puis 8,9 ans en 2017. Une évolution qui vient contrarier les ambitions du gouvernement visant à réduire l’empreinte écologique du parc automobile français. Depuis leur dîner à l’Elysée avec le président de la République le 1er octobre dernier, les constructeurs automobiles ont été invités à nourrir les réflexions sur les différentes problématiques relatives à la filière automobile, notamment sur les leviers à actionner pour encourager le renouvellement du parc automobile français vieillissant.

 

C’est dans ce contexte qu’a été soulevée la possible mise en place d’une nouvelle aide financière qui viendrait s’ajouter au bonus et à la prime à la conversion, victime de son engouement. C’est ce que nous explique un porte-parole du groupe PSA : "La prime à la conversion est un véritable succès, l’Etat projette 250 000 demandes d’ici à la fin de l’année, soit la moitié des 500 000 envisagées pour la période allant jusqu'en 2022. D’où la réflexion actuelle d'élargir ce dispositif ou lui trouver une nouvelle forme, avec le concours des constructeurs automobiles."

 

Une aide moins restrictive que la prime à la conversion

 

Si le CCFA s’est refusé à tout commentaire, quelques marques ont formulé un retour des réunions tenues par la suite sur ce sujet. "Si rien n’est encore décidé, l’application de cette prime et son montant resteraient à la discrétion de chacun des constructeurs, nous explique-t-on chez Toyota France. L’objectif serait surtout de borner le périmètre d’application de cette aide afin de la rendre moins restrictive que la prime à la conversion. Elle pourrait ainsi concerner la mise à la casse de véhicules plus récents."

 

Autres points cruciaux à définir, le type de véhicules neufs éligibles à cette nouvelle aide : l'Etat fera-t-il le choix de camper sur ses positions en éloignant les Français du diesel, et ce, au risque de faire augmenter les émissions de CO2 ? Enfin, se pose aussi la question de savoir comment et par qui ce coup de pouce sera financé. "Effort sur la TVA du côté de l'Etat ou effort sur les marges des constructeurs, tout est possible, rien n’est arrêté", résume le porte-parole de PSA. Et, dans le cas d’un financement entièrement à la charge du constructeur – comme l'évoque Les Echos –, le point de impact sur le réseau et sa rentabilité sera inconstestablement mis au centre des négociations. "Chaque constructeur définit la façon dont il fait supporter le poids de cette prime supplémentaire : soit il l’absorbe seul, soit il en partage le poids avec le réseau", commente Toyota France.

 

Les Français mènent la danse

 

Pour l’heure, si les contours de cette nouvelle prime sont encore en discussion, il s’agit surtout d’une négociation entre l’Etat et les constructeurs français. Ce que confirme une autre marque asiatique interrogée. "Nous sommes informés des avancées entre l’Etat et les constructeurs français, nous avons la possibilité de suivre l’évolution de la réflexion et de donner notre avis. Mais nous finirons de toute façon par nous ranger à ce qui sera décidé par les marques françaises, ultra majoritaires sur leur marché national, témoigne le chargé de communication du constructeur. Aucune décision n’a pour l’instant été prise, mais nous suivrons, dans la limite de nos moyens."

 

En réalité, cette nouvelle aide ne ferait qu’institutionnaliser ce que les constructeurs proposent, pour une grande partie d’entre eux, d’ores et déjà. En effet, la prime à la conversion, dont l’engouement n’est plus à démentir, a inspiré nombre d'entre eux qui n'ont pas attendu leur réunion avec le président de la République pour mettre en place leurs propres prime. EcoPasse chez Ford, Eco-Prime chez Seat, Nissan ou encore Opel, bonus €co chez Fiat en passant par prime Reprise Eco Inspired chez Citroën, des noms différents pour un seul objectif : booster les ventes.

A suivre...

Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle