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Constructeurs

Le Festival Automobile prend date !

Publié le 14 février 2012

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
Mis à mal au moment de la crise et des coupes budgétaires à tout va, le Festival Automobile a repris son envol et semble même avoir changé de dimension, comme en atteste l’assiduité de nombreux designers. Pour sa 27e édition, il a ainsi concilié succès de prestige et succès “populaire”, avec plus de 18 000 visiteurs pour l’exposition de concept-cars.
Mis à mal au moment de la crise et des coupes budgétaires à tout va, le Festival Automobile a repris son envol et semble même avoir changé de dimension, comme en atteste l’assiduité de nombreux designers. Pour sa 27e édition, il a ainsi concilié succès de prestige et succès “populaire”, avec plus de 18 000 visiteurs pour l’exposition de concept-cars.

Rémi Depoix, fondateur et président du Festival, a eu raison d’y croire et d’insister. Il le rappelle d’ailleurs sans acrimonie : “Depuis sa création, le Festival Automobile International a toujours refusé de s’incliner devant la fatalité des crises, le durcissement des réglementations ou les contestations des opportunistes. Au contraire, nous souhaitons plus que jamais mettre l’accent sur les efforts accomplis par tous les acteurs de l’industrie automobile pour répondre aux attentes de la société. C’est par la créativité que, sans relâche, ils répondent aux transformations des styles de vie”. Dès lors, quel medium plus approprié que le design pour évoquer la créativité du secteur automobile et sa faculté à répondre aux enjeux contemporains de la mobilité ?

“J’étais persuadé que la beauté allait devenir, ou redevenir, centrale”

Ce qui apparaît évident aujourd’hui, d’autant plus que le design prend de plus en plus d’importance dans nos vies quotidiennes, ne l’était pourtant pas hier. “Dans les années 80, nous n’étions pas trop pris au sérieux… C’était une petite manifestation autour des 24 Heures de Chamonix où on parlait un peu d’art automobile… Des choses étaient déjà en germe cependant, César était ainsi venu avec des compressions ! Nous avions lancé l’élection de la plus belle voiture de l’année par le truchement du Minitel, mais l’écho était encore faible car à cette époque, les performances et les innovations techniques tenaient le devant de la scène. Il était plus facile de mettre en avant les chevaux, le Turbo ou la sécurité que le design. Mais j’ai toujours suivi mon chemin… j’étais persuadé que la beauté allait devenir, ou redevenir, centrale. La passion reste essentielle et un design réussi a d’ailleurs souvent son corollaire commercial. Aujourd’hui, cela paraît évident, mais ce n’a pas toujours été le cas dans les esprits, dans un monde industriel, un monde d’ingénieurs avant tout. Même si cela aurait pu être plus facile, nous ne nous sommes jamais orientés vers la technique”, se souvient Rémi Depoix.

Académies et fashion week

Aujourd’hui, le Festival semble avoir gagné son pari avec une architecture ternaire, élection de la plus belle voiture de l’année, cérémonie de remise des prix et exposition de concept-cars, qui allie digital et dispositif physique. Comme un clin d’œil au duo clay/3D. L’exposition demeure le défi le plus dur à relever. Certes, il est toujours difficile de convaincre les constructeurs… Certes, la proximité de grands Salons automobiles réduit à presque néant la chance d’exposer des avant-premières… Mais à voir la qualité des concept-cars présents cette année, toujours servis par la mise en scène originale de Jean-Michel Wilmotte, et le nombre de designers de premier plan réunis lors de la cérémonie, on se dit que l’événement a gagné sa pérennité, en plus d’une légitimité qui lui fut très rarement contestée. Ne manque sans doute plus que la petite étincelle qui en ferait une “the place to be” vraiment internationale. Mais l’esprit est là, avec sa précieuse idiosyncrasie. En flirtant avec les arts, avec l’adrénaline exceptionnelle de la compétition, comme avec une certaine noblesse de l’artisanat du luxe, l’événement revisite l’époque dorée des académies. Rémi Depoix aime à parler de fashion week : “Quand je parle de Fashion Week, il ne faut pas y voir de coquetterie, de snobisme ou d’ambition démesurée, mais je pense que c’est la voie qu’il faut suivre. Paris demeure le centre mondial de la mode et Paris a aussi toute légitimité pour devenir le lieu où les designers viennent présenter les nouveaux concepts”, tout en ajoutant : “Fashion Week, Césars, Oscars… des appellations différentes pour une même idée ! Même si Fashion Week me plaît le plus désormais, car elle évoque immédiatement et spontanément dans les esprits l’élégance dans une acception internationale”.

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