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Land Rover : Le Freelander monte en gamme

Publié le 9 février 2007

Par Christophe Jaussaud
6 min de lecture
Apparu en 1997, le Freelander passe enfin la main à une deuxième génération d'une tout autre envergure. Le "petit" Land Rover peut aujourd'hui jouer sans complexe dans l'univers Premium. Il a bénéficié de toute l'expertise de Land Rover en matière de 4x4 et des accords du groupe...

...Ford en matière de motorisations.


Dix ans ! Rares aujourd'hui sont les modèles à demeurer près de 10 ans au catalogue. C'est pourtant ce qu'a fait le Freelander apparu en 1997. Alors, si le succès a été au rendez-vous avec plus de 550 000 unités vendues dans le monde, dont 37 000 en France, on peut toutefois dire que, fort logiquement, les dernières années de commercialisation ont été dures pénalisant ainsi les chiffres globaux de Land Rover. La marque aurait dû le renouveler plus tôt, mais elle a fait le choix de reconstruire sa gamme par le haut. Ainsi après le Range en 2002, ce fut le tour du Discovery 3 en 2003 puis du Range Rover Sport en 2005. Une volonté affichée d'ancrer définitivement Land Rover dans l'univers Premium. Et le Freelander 2 le confirme dans tous les domaines même dans sa fabrication puisque ce Baby Range est assemblé dans l'usine de Halewood aux côtés de la Jaguar X-Type et non dans l'usine historique de Solihull qui produit des Land Rover depuis 1948.
Déjà sur le stand du Mondial, ses lignes marquaient ce changement d'univers mais c'est encore plus vrai une fois dans la circulation. La filiation est claire. Sans renier le style originel du Freelander, notamment la face avant, Earl Beckles, qui avait le crayon en main, confirme que le Discovery 3 et le Range Rover Sport ont été des sources d'inspiration. Le résultat est très homogène, équilibré, tout en dégageant une impression de robustesse. Peut-être une définition d'un design premium ? Mais cette montée en gamme est nettement plus palpable à l'intérieur. La marque réussit un quasi sans faute sur les matériaux et une bonne qualité d'assemblage lui permettant, sans rougir, d'aller chercher des crosses aux références de la catégorie. L'habitacle gagne également en espace. En effet, si cette deuxième génération du Freelander affiche sensiblement la même longueur avec 4,50 m (+ 5 cm), la largeur progresse de 10,9 cm et l'habitacle tire tous les avantages d'un empattement plus long de 10 cm.

Deux nouvelles mécaniques issues du groupe Ford

Mais les plus gros progrès sont peut-être ceux qui ont été réalisés sous le capot. Bien que représentant moins de 5 % des ventes en France, le Freelander hérite du 6 cylindres en ligne Volvo, de 3,2 litres de cylindrée, qui motorise déjà la S80 et le XC90. Toutefois, ici, ce bloc ne délivre que 232 chevaux contre 238 pour les cousines suédoises. Faisant appel à l'aluminium (culasse et pistons par exemple) cette mécanique fait également le plein de technologie, notamment sur le calage variable en continu des soupapes pour offrir plus de couple et de puissance tout en préservant la consommation. Ainsi 80 % des 317 Nm de couple sont disponibles sur l'ensemble de la plage d'utilisation. Au chapitre des consommations, Land Rover annonce 11,6 litres aux 100 km, soit 10 % de moins que le V6 de la génération précédente qui se limitait à 177 chevaux. Et que dire de la nouvelle mécanique Diesel ? Elle le fait entrer dans un autre monde ! Rappelez-vous, le Freelander 1 se contentait d'un bloc délivrant 112 chevaux avec un couple de 260 Nm. Le Freelander cuvée 2007 gagne 43 % de puissance grâce à un 2,2 litres développant 160 chevaux et un couple de 400 Nm. Une puissance qui ne rime pourtant pas avec surconsommation puisqu'il consomme moins que le précédent avec 7,5 litres annoncés. Pour atteindre ce résultat, on retrouve notamment des injecteurs piézoélectriques ainsi qu'une rampe commune où la pression d'injection est, avec 1 800 bars, 30 % supérieure à la génération précédente. Un concentré de technologie issu de la coopération Ford/PSA que l'on va d'ailleurs retrouver sur les SUV français en juin prochain mais dans la version plus musclée qu'utilisent déjà les C5, C6 et autres 407. Land Rover se limite à 160 chevaux car il utilise un seul turbo à géométrie variable alors que la mécanique des françaises fait appel à deux turbos. Concernant le Fap, Land Rover est pragmatique. Pour l'heure, en France, cela reste une option alors qu'il est de série en Allemagne où il existe une incitation fiscale. En tous cas, Fap ou pas, le Freelander Td4 se montre très agréable à conduire. En plus d'une bonne insonorisation, cette mécanique ne souffre aucunement des 1 800 kg de la bête offrant de bonnes accélérations et reprises. D'autant que le comportement routier est à la hauteur des ambitions du modèle.

Le Terrain Response pour le off-road

Mais l'un des plus gros avantages du Freelander est que, Land Rover oblige, il n'a peur de rien ! Bon sur le bitume, il l'est aussi dans les pierres, la boue ou sur le sable. La transmission évolue avec l'adoption d'un Haldex mais aussi du Terrain Response à l'image de ses aînés (sans la position Rocher car le Freelander2 a une suspension classique). Grâce à un simple bouton placé sur la console centrale, ont choisi le type de terrain : sable, boue, herbe (gravier, neige) et l'électronique s'occupe du reste agissant sur le contrôle de stabilité DSC (ce dernier est coupé avec la position sable pour conserver toute la puissance), le contrôle de descente (HDC) ou encore l'anti-patinage ETC et l'ABS. Raffinement supplémentaire, le Freelander dispose également du GRC, le Gradient Release Control. Kezako ? Travaillant avec le HDC, le GRC est un système qui prend le relais du conducteur une fois que celui-ci a lâché la pédale de frein dans une forte descente. Ainsi pour conserver le contrôle du véhicule, ce système relâche progressivement la pression du circuit de freinage. Notons également qu'il dispose du contrôle de stabilité du roulis (RSC), une première sur un Land Rover, afin d'éviter un éventuel retournement. Toutefois, en dernier recours, si tous ces éléments de sécurité n'ont pu vous remettre dans le droit chemin, le Freelander compte 7 airbags.
Ce deuxième opus du Freelander n'a définitivement que le nom de commun avec son prédécesseur. Et Land Rover France est ambitieux. En effet, Didier Pédelmas, le directeur général de la marque, pense qu'il peut atteindre 3 500 unités cette année. Cela va faire du bien à la marque mais aussi au réseau avec un prix moyen de vente en nette augmentation. En effet, avec les derniers exemplaires du Freelander la facture moyenne était de 24 500 € alors que l'entrée de gamme aujourd'hui est à 30 500 €. Pour lui, avec ces tarifs et ces prestations, le Freelander2 se positionne "au-dessus de la mêlée nippo-coréenne" et pourra, parmi les 60 % de conquête attendus, séduire également des clients jusqu'ici possesseurs de BMW X3 2.0d. A quand à un Freelander 3 portes ? Ce n'est pas prévu, enfin, pas comme dans la gamme précédente. Land Rover devrait en effet proposer un nouveau produit exclusivement 3 portes…


Christophe Jaussaud


 

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