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Constructeurs

La Mini enfin électrique !

Publié le 30 mars 2020

Par Christophe Jaussaud
7 min de lecture
Attendue depuis de longs mois, la Mini Cooper SE, 100 % électrique, est dans les showrooms depuis le 5 mars. Mini France a déjà enregistré plus de 1 000 commandes dont 40 % viennent des grands comptes.
La commercialisation de la Mini Cooper SE a débuté le 5 mars 2020 en France.

La Mini E, en 2008, avait laissé penser que la citadine d’origine britannique aurait un futur électrique. Une phase de test, avec 650 véhicules mis à la route dans le monde, donnera finalement naissance à la BMW i3 en 2013. Il aura donc fallu attendre 2020 pour prendre le volant de la première Mini 100 % électrique : la Cooper SE. Fruit d’une expérience certaine, cette Mini a été "construite pour un usage urbain", souligne la marque. Elle n’est pas la mieux-disante sur certains aspects, mais propose un équilibre entre autonomie, temps de recharge et poids. Dotée d’un moteur électrique de 184 ch, offrant 270 Nm de couple, et d’une batterie de 32,6 kWh, cette Cooper SE affiche une autonomie comprise entre 235 et 270 km en cycle NEDC corrélé (225 à 234 km en WLTP).

 

Contrairement à l’i3s, qui donne beaucoup d’organes à la Cooper SE comme le moteur ou l’électronique de puissance, les cellules de la batterie sont signées CATL pour la britannique, alors que le fournisseur est Samsung pour la bavaroise. L’autonomie proposée est suffisante pour une moyenne inférieure de 45 km par jour constatée durant le programme Mini E de 2008. De ce fait, pas besoin de jouer la surenchère pour les kilowattheures embarqués, ce qui permet de limiter le coût, le temps de recharge et le poids de l’ensemble pour conserver la philosophie de conduite chère à la marque. Avant d’être électrique, cette Cooper SE doit rester une Mini. Alors, elle n’a pas vocation à répondre à tous les usages, son monde est la ville.

 

145 kg de plus sur la balance

 

Les accus en forme de T, placés dans le tunnel central et sous la banquette arrière, font que la Mini SE pèse seulement 145 kg de plus qu’une Cooper S thermique BVA, avec 1 365 kg sur la balance. Cela permet aussi de conserver un espace intérieur identique avec, notamment, le même volume de coffre (211 l). Cette relative légèreté, ainsi que les suspensions revues (+ 1,8 cm de hauteur), mais surtout un centre de gravité plus bas de 3 cm (à cause de la position de la batterie) offrent à cette Cooper SE un comportement digne de la lignée. Grâce à une disponibilité immédiate du couple, les accélérations sont étonnantes avec un 0 à 60 km/h abattu en 3,9 s ! Le 0 à 100 km/h demande 7,3 s, à comparer avec les 6,7 s de la Cooper S thermique. En revanche, la vitesse maximale est limitée à 150 km/h. Il y a deux modes de régénération avec, par défaut, le plus fort activé. Ces derniers ne sont pas sous l’influence du mode de conduite choisi parmi les quatre disponibles (Sport, Normal, Green, Green +). En revanche, Mini n’a pas retenu de mode roue libre.

 

Une puissance de charge jusqu’à 50 kW

 

Aussi bonne soit la régénération, il faut bien recharger la batterie à un moment. À ce chapitre, la Cooper SE est plutôt bien lotie. En effet, grâce à sa batterie refroidie par eau, elle est capable d’encaisser jusqu’à 50 kW en courant continu. Avec une telle puissance, la batterie passe de 0 à 80 % de charge en 35 min. Pour 100 %, il faut patienter 1 h 25. Mais ces systèmes n’étant pas les plus courants, la Mini, avec une Wallbox de 11 kW, demande 2 h 30 pour atteindre 80 % et 3 h 30 pour 100 %. Avec une puissance de 7,4 kW, cela passe à 3 h 30 et 4 h 10. Il y a aussi la possibilité de la prise domestique renforcée (3,3 kW), avec laquelle le temps de recharge est de 13 h. Dans tous les cas (hors Ionity), le réseau Mini définit avec le client quelle est la solution la plus efficiente selon son utilisation et propose des offres avec les partenaires ChargeGuru (maison individuelle) ou Zeplug (copropriété). Des installations dont le prix peut varier de 550 à un millier d’euros pour les plus courantes.

 

70 % de conquête

 

Depuis l’ouverture des commandes en France, en juillet 2019, Mini en a enregistré plus de 1 000. De très bon augure selon Pierre Jalady, ancien directeur Mini France, aujourd’hui directeur Europe de la marque. "La Cooper SE devrait représenter 15 à 20 % des ventes de la Mini Hatch dès cette année", estime le directeur. En France, cela constituerait environ 2 000 unités de la citadine électrique. Mais au-delà des commandes, c’est le taux de conquête de 70 % qui est très intéressant. Et notamment dans le B-to-B. En effet, alors que ce type de ventes pèse 25 % du volume total, principalement centré sur les professions libérales, les PME et TPE, la Mini électrique devrait atteindre 40 % de transactions en B-to-B, mais surtout ouvrir les portes des grands comptes (15 % des commandes jusqu’ici).

 

Le typage très urbain de la proposition Mini ne la cantonne toutefois pas à Paris et aux importantes métropoles françaises. Des distributeurs d’Angers ou Colmar sont dans le top 10 français des prises de commande. Alors, la Cooper SE, comme les Mini d’une manière générale, n’est pas donnée avec un premier prix à 37 600 euros pour l’entrée de gamme pour les particuliers, en finition Greenwich, mais paradoxalement, l’inflation liée à son électrification est moins forte que chez certains concurrents. En plus, l’équipement est plus riche et les options réduites à trois.

 

485 euros par mois pour les pros

 

Concernant les loyers, puisque ce mode de financement est utilisé dans plus de 75 % des cas chez Mini, la Cooper SE ressort à 360 euros, sans apport et entretien inclus, pour un engagement de 36 mois et 30 000 km (395 euros pour une Mini Cooper S thermique BVM). La finition haute, Yours, affichée à 40 800 euros au catalogue, est proposée avec un loyer mensuel de 405 euros pour un contrat identique. Quant à la finition Business, à 32 900 euros, le loyer sera de 485 euros par mois. Un prix plus élevé, car le bonus pour les professionnels est maintenant de 3 000 euros et non plus de 6 000 euros comme pour les particuliers.

 

Mais les pros ont d’autres atouts fiscaux, avec notamment l’amortissement de la batterie ou encore l’exonération de la TVS à vie. Aujourd’hui produite dans l’usine historique d’Oxford, sur la même ligne que les thermiques, cette Mini wattée aura aussi une destinée en Chine, soit le premier marché mondial, puisque le groupe BMW a signé un accord avec le constructeur chinois Great Wall et a investi 650 millions d’euros dans une nouvelle usine. La Cooper SE ouvre le bal du 100 % électrique chez Mini et plus largement, il s’agit de l’un des 12 modèles électriques (sur 25 électrifiés) que le groupe BMW va lancer d’ici à 2023. Dès 2020, l'iX3 et l'i4 viendront compléter l’offre bavaroise.

 

 

 

 

 

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