S'abonner
Constructeurs

Hyundai : La Sonata gagne à être connue

Publié le 22 avril 2005

Par Tanguy Merrien
4 min de lecture
La cinquième génération de la Sonata surprend par ses qualités routières, sa vie à bord, ses lignes et son prix. Mais l'absence de Diesel desservira une voiture trop méconnue. Avec un nom pareil, on se dit qu'il faut s'attendre à une jolie mélodie. On n'est pas déçu. La Sonata...

...porte bien son nom. La cinquième génération de la familiale coréenne (la 3e en France) a de sérieux atouts à faire valoir. Le véhicule est tout à fait taillé pour s'immiscer dans un segment D pourtant mis à mal par la concurrence de plus en plus rude des monospaces. Le segment D est passé sous la barre des 9 % en 2004 (hors breaks). La Sonata n'a cependant rien à envier aux gros bras de la catégorie. A commencer par son design. Ses lignes, mêmes très classiques, restent harmonieuses et lui confèrent une certaine élégance. La proue est caractérisée par une discrète calandre encadrée des blocs doubles optiques. Plus bas, le pare-chocs est constitué d'un seul tenant tandis qu'en haut, le capot est prolongé de nervures qui l'habillent. L'ensemble donne une impression de robustesse agrémentée d'une pincée de sportivité qui ne laisse pas indifférent. Un sentiment de robustesse tout aussi présent à l'arrière du véhicule où l'homogénéité est atteinte grâce notamment aux feux qui mordent à la fois sur la malle du coffre et sur les ailes. En outre, la sortie d'échappement a été masquée pour éviter une rupture dans le style d'ensemble. Le profil de la voiture ne sort pas de l'ordinaire, mais la courbe tombante de son toit allège l'ensemble de la ligne. Vous l'aurez compris, stylistiquement, la Sonata est très réussie. Si elle ne soulève pas les foules, elle a le mérite d'être d'une rare élégance tout en conservant une certaine discrétion.

L'absence de Diesel nuira à la Sonata

La vie à bord n'a pas non plus été négligée. Cette Sonata version 2005 suit la mode en vigueur : la montée en gamme. En effet, avec une longueur de 4,8 m (la plus grande du segment D) et son empattement de 2,73 m, inutile de préciser que l'espace ne manque pas à bord, spécialement aux places arrière. En outre, le véhicule dispose d'un véritable coffre d'un volume extravagant de 462 litres. Pas besoin de chercher longtemps, la Sonata dispose d'une seule finition, Pack Luxe, dont la batterie d'équipements peut laisser rêveur : ESP, 6 airbags, commandes au volant, toit ouvrant, système audio compatible MP3, sellerie cuir… Elle jouit d'une vie à bord harmonieuse, de haut niveau, qui une fois encore fait référence aux meilleures de sa catégorie. Question performances, la Sonata veut rassurante. Son bloc 4 cylindres de 2,4 l 161 ch essence est performant et homogène. La voiture se veut docile, sa prise en main est rapide et met le conducteur immédiatement en confiance. A pleine vitesse, elle fait preuve d'une grande stabilité et reste extrêmement silencieuse. Sa puissance peut s'exprimer. Sur petites routes, la grande berline est sobre et ne s'autorise pas d'écarts malgré son poids (1,5 tonne). Toutefois, il convient de choisir la boîte mécanique à 5 rapports plutôt que la version automatique à 4 rapports, cette dernière collant mieux à une conduite sur grands axes. Le tableau serait presque trop idyllique. Seulement, quelles peuvent être les ambitions du constructeur en Europe et surtout en France avec une telle motorisation ? Le segment D vit sous la domination du Diesel dans l'Hexagone (85 %) et les marques françaises (Laguna, 407 et C5) totalisent 52 % des ventes de ce même segment. Seules les Passat (7 %), A4 (6 %), Série 3 (6 %), Classe C (5 %), Mondeo, Avensis et Vectra (4 %) sortent du lot. N'allez donc pas parler d'objectifs de vente au constructeur pour cette Sonata essence. Celui-ci escompte toutefois commercialiser quelque 300 unités cette année. Une sorte de tête de pont, surtout avant la venue d'une motorisation Diesel CRDI 2 l de 135 ch qui fera monter les objectifs de vente à 1 500 unités (20 000 unités en Europe essence et Diesel). Il ne faudra sans doute pas compter sur la Sonata pour devenir le pilier des ventes de Hyundai en France, mais pour épauler un constructeur aux ambitions toujours plus hautes (un objectif en France de 30 000 unités). Cependant, la berline contribuera à donner au constructeur une image de marque plus généraliste. A un tel tarif (24 500 euros) pour autant de prestations, la Sonata en est capable.

Tanguy Merrien

Voir aussi :

Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle