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Constructeurs

Francfort 2019 : la course à l’électrique des constructeurs

Publié le 12 septembre 2019

Par Saïda DJERRADA
4 min de lecture
Si l’édition 2019 du salon de Francfort est définitivement marquée par le déploiement de l'offre électrique des constructeurs, elle est surtout l’occasion pour eux de communiquer les objectifs qu’ils se sont fixés.
Le salon de Francfort ouvre ses portes au grand public du 12 au 22 septembre 2019.

 

A quelle échéance ? C’est la grande question à laquelle ont répondu tous les constructeurs présents au salon international de l’automobile à Francfort. Il faut dire qu’en trame de fond pèsent d’autres échéances, elles-mêmes imposées par les autorités européennes. Les seuils des normes européennes d’émissions de CO2 fixés entre 2021 et 2030, enjoignent les constructeurs non seulement à se tourner vers l’électrique mais surtout à les vendre.

 

En effet, si ces derniers ont profité des journées presse du salon, qui se sont déroulées du 9 au 11 septembre 2019, pour dévoiler leurs nouveautés, ils ont surtout précisé leur ambition en termes de ventes de véhicules électriques. Avec plus ou moins d’optimisme certes, mais avec beaucoup d’ambition au vu de la proportion actuelle des ventes d'électriques en Europe (2 % du marché global).

 

Ainsi Daimler, par l’entremise de son président et directeur de Mercedes-Benz Cars, Ola Källenius a émis des doutes sur la capacité du groupe à respecter la moyenne d’émission en 2021. « 2020 et 2021 représentent un grand défi et nous n’excluons pas que nous ne serons pas en règle » a-t-il commenté, avant d’ajouter que le constructeur serait dans les clous dès 2022. Hybrides, hybrides rechargeables et électriques, Daimler prévoit que 50 % de ses véhicules neufs vendus seront dotés d’une transmission électrique en 2030. En outre, le constructeur avait déjà fait savoir qu’il envisageait la fin du moteur à combustion à l’horizon 2039.

 

L’objectif « 1 million »

 

Prudent également, son confrère allemand, le groupe Volkswagen, a néanmoins l’intention d’atteindre les objectifs.  « Nous ne prévoyons pas de payer d’amendes mais rien n’est facile », a lâché Jürgen Stackmann, membre du directoire de la marque Volkswagen. En ajoutant toutefois que le groupe s’est préparé depuis quelques années déjà.

Pour la marque éponyme du groupe, l’objectif est d’atteindre 1 million de véhicules neufs électriques écoulés en 2025. Pour ce faire, le groupe a investi dans une plateforme dédiée. Baptisée MEB, elle produira notamment l’ID.3 mais également les véhicules électriques d’autres marques du groupe parmi lesquels la Mii et l’El-Born de Seat.

 

En ce qui concerne BMW, le groupe table sur 1 million de véhicules électrifiés sur les routes dès 2021. Il faut dire que le géant allemand aligne un plan d’électrification ambitieux composé de 25 modèles dès 2023. Parmi ces nouveaux modèles, BMW prévoit notamment la commercialisation en 2022 d’une berline 100% électrique.

 

Carlos Tavares : « Nous ne paierons pas d’amende »

 

Si certains ont fait part de leur doute quant à leur capacité à tenir dès 2021 l’agenda européen en termes d’émissions de CO2, d’autres ont balayé complétement cette option. A l'instar de PSA, présent à Francfort par le biais de sa marque Opel.

En  effet, son président du directoire qui a tenu une table ronde lors des journées presse, a été clair. « Nous ne paierons pas d’amende », a tranché Carlos Tavares. « Nous allons respecter les objectifs qui nous ont été assignés. Cela fait deux ans qu’on s’y prépare en développant des outils très sophistiqués de pilotage de la production et des carnets de commandes pour faire en sorte le mix des ventes soit aligné sur les objectifs européens en termes de CO2 » commente-t-il, sans préciser le détail de mix.

 

Le groupe Renault, quant à lui, présent en marge du Salon pour dévoiler son nouveau Captur, notamment en version plug-in hybride est déjà bien avancé pour répondre aux exigences européennes. « La stratégie d’électrification du groupe a commencé avec Zoe en 2013. Cela fait 6 ou 7 ans que nous nous préparons à la transition énergétique », rappelle Ali Kassai, directeur du produit du groupe. « Nous avons toutes les clés en main pour répondre au challenge de la baisse des normes CO2 », assure-t-il. Le constructeur vise de vendre 15 % de sa flotte en électrique en 2025. Il veut en outre augmenter ses ventes de 40 % dès l’année prochaine. « Nous avons écoulé environ 60 000 VE en 2018, l’année prochaine souhaitons en vendre 100 000 sur 2 millions de VE vendus en Europe », précise le directeur du produit de Renault.

 

Les autres constructeurs sont tout aussi ambitieux. A l’instar de Ford, qui affiche un stand bien pourvu en technologie hybride, il vise que la majorité de ses ventes de véhicules particuliers soient hybrides ou 100 % électriques, dès 2022. Hyundai-Kia qui profite également du Salon de Francfort pour montrer ses avancées en matière d’électrification de son offre, n’a pour sa part pas communiqué ses objectifs en termes de proportion de vente de véhicules électrifiées. En France, 20 à 25 % des VN écoulés seront électrifiés mais Hyundai ne précise pas ce qu’il vise pour l’année prochaine.

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