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Constructeurs

Citroën a faim !

Publié le 15 octobre 2004

Par Tanguy Merrien
6 min de lecture
Avec la C4 ou plus exactement les C4, tant les deux versions s'avèrent différentes sur le plan des lignes, Citroën poursuit son renouveau stylistique. Elle renoue également avec sa tradition d'innovation technologique. Avec une gamme désormais presque entièrement renouvelée, la marque affiche des...

...ambitions commerciales élevées.


Citroën a faim. La firme a de fortes ambitions et surtout possède désormais les moyens de ses ambitions dans les différents segments. L'une des armes de Citroën a été la star incontestée de ce Mondial 2004. Il s'agit bien entendu de la C4, dans ses deux versions berline et coupé. Il paraît bien loin le temps des voitures aux chevrons sérieuses, donnant toute satisfaction, très bonnes techniquement, mais à l'aspect désespérément neutre et bien trop consensuel. La nouvelle ère stylistique de Citroën qui a débuté en 1999 avec le lancement du Picasso se poursuit avec la présentation de la C4. Il faudra attendre encore un peu, l'automne 2005, pour découvrir les traits définitifs de la berline haut de gamme C6. Avec ce modèle, Citroën pourrait bien réussir dans un segment où Peugeot et Renault ont connu un échec relatif. Après être partie à la reconquête des segments A, B et M2 avec respectivement les C2, C3 et C5, la marque annonce pour la C4 des objectifs commerciaux, sur le plan mondial, élevés. Claude Satinet, patron de Citroën, vise un objectif de ventes de 250 000 à 300 000 unités sur l'année 2005. Il a également précisé, lors de sa conférence de presse tenue à l'occasion du Mondial, que son groupe tablait l'an prochain sur 120 000 à 130 000 ventes de la C5 restylée. Au global, Claude Satinet prévoit pour sa marque des ventes stables en 2004, à 1,372 million d'unités.
Avec ses galbes et ses lignes tout en rondeur, la C4 version berline compacte affirme encore un peu plus la nouvelle identité stylistique de Citroën. Le coupé s'oppose à la facture somme toute assez classique, bien qu'incontestablement réussie, de la berline. La particularité stylistique du coupé tient essentiellement à son hayon aux angles vifs et entièrement vitré. Plus généralement, sa silhouette se veut bien plus acérée et dynamique.

Une série d'équipements novateurs

Avec cette nouvelle famille, Citroën renoue avec sa grande tradition d'innovation technologique. Le volant à moyeu fixe, doté de nombreuses commandes d'aide à la conduite et de confort, se révèle très certainement d'une grande praticabilité à l'usage. Sur la planche de bord trône un combiné translucide qui délivre les principales informations utiles à la conduite. Parmi les autres équipements novateurs, il est vrai pour la plupart en option, citons les projecteurs directionnels xénon bifonction, l'aide au stationnement ou encore le système d'alerte de franchissement involontaire de ligne AFIL qui apporte un véritable gain en matière de sécurité. La gamme s'articule autour de cinq moteurs essence, dont les nouveaux 2.0i 16V de 143 et 180 ch, et de trois Diesel HDi. Citroën a également présenté sur son stand la nouvelle version de sa C5 qui s'apparente davantage à un nouveau modèle qu'à une simple version restylée. Sa face avant s'inspire largement de celle de sa petite sœur C4 avec ses phares en boomerang et ses chevrons restylisés. La nouvelle C5 bénéficie d'un équipement revu à la hausse. La gamme se voit animée par les nouvelles motorisations Diesel de PSA, plus souples et plus puissantes.


Cyril André

QUESTIONS À Jean Jacquemart directeur du commerce France de Citroën

Comme l'a été, par exemple, la C3, la nouvelle C4 représente pour la firme aux chevrons avant tout un outil de reconquête du marché dans le segment des berlines moyennes supérieures. Jean Jacquemart nous précise les objectifs de son entreprise.

Journal de l'Automobile. Quels sont vos objectifs commerciaux pour la C4 ?
Jean Jacquemart. Pour la C4, berline et coupé, nous ambitionnons de reprendre la part de marché dans le segment des berlines moyennes supérieures que nous avions pu atteindre avec les succès de ZX puis de Xsara. Notre objectif est donc d'obtenir 20 % du segment M1, ce qui représente un volume de 80 000 voitures sur le marché français. Avec la berline et le coupé, nous avons deux silhouettes très différenciées, deux personnalités très affirmées. Je pense que nous vendrons environ 80 % de berlines et 20 % de coupés. Nous ferons de 75 à 80 % de motorisations Diesel.


JA. Quels sont selon vous le ou les points forts de la C4 ?
JJ. Je parlerai plus généralement de la marque. Citroën est une marque qui gagne. Pour la septième année consécutive, nous avons battu notre record mondial historique de ventes. Citroën gagne en intérêt et en séduction auprès de nouveaux clients. Nous avons aujourd'hui certainement la gamme la plus jeune et la plus attractive du marché. C4 est un véhicule qui possède une personnalité très forte sur le plan esthétique, et ce aussi bien pour la berline que pour le coupé. C4 offre un niveau d'équipement sans commune mesure avec beaucoup de ses concurrentes, je pense notamment à l'AFIL.
Aujourd'hui, nous sommes à moins de 10 % dans ce segment M1 et nous souhaitons donc doubler notre part de marché, ce que d'ailleurs nous avons fait avec C2 et C3 dans le segment B. C4 berline et coupé sont pour nous des véhicules de reconquête du marché.


JA. Etes-vous aujourd'hui en ligne avec vos objectifs pour 2004 ?
JJ. En 2004, en France comme au niveau de nos ventes mondiales, nous sommes tout à fait en ligne avec nos perspectives. Nous devrions terminer l'année avec une part de marché de 13 % pour les voitures particulières et de 13,8 % pour les VP et VU. Nos positions dans les segments M1 et M2 s'étaient affaiblies, mais nous avons connu un très bon succès sur C2 et C3. Six C3 sur dix sont vendues à des clients de conquête. Il s'agit de l'un des plus forts taux de conquête de ce segment.


JA. Qu'en est-il pour la C5 ?
JJ. La nouvelle C5 est véritablement destinée à devenir leader dans sa catégorie. Nous avons l'ambition de prendre 15 % du marché sur le segment M2.


JA. Votre réseau est-il amené à croître ?
JJ. Nous sommes en phase de recrutement et non de concentration. Les réparateurs agréés Citroën sont aujourd'hui au nombre de 2 280. Nous avons 250 points cibles dans des villes de moyenne importance où nous ne sommes pas encore représentés. Concernant le réseau de distribution des pièces de rechange, nous nous trouvons également en phase de recrutement puisque nous avons aujourd'hui une politique nouvelle qui est de faire du commerce de pièces de rechange toutes marques, avec la nouvelle gamme de pièces Eurorepar. Concernant les distributeurs, notre politique n'est ni de plaque, ni de concentration réseau, mais de partenaires privés et indépendants. Nous sommes en phase de recrutement. Nous recruterons une trentaine de nouveaux opérateurs dans les 18 mois.


JA. Quel est votre sentiment sur Eurodesign ?
JJ. Cette directive, qui est applicable en 2008, ne fait que sanctionner un état de fait du marché de la pièce de rechange qui existe depuis de très nombreuses années. Dans la pratique, cela ne change rien. Il y avait un commerce de pièces qui n'étaient pas d'origine. On ne peut que se féliciter que les réparateurs qui ont monté sur la voiture de telles pièces aient obligation de le signaler à leur client sur la facture.


Propos recueillis par Cyril André

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