BMW coupé Série 3 : Pour réveiller l’essence
...dit qu'une mécanique (seulement) essence n'avait pas d'avenir ?
Que faire face à la domination du Diesel, face à son agrément, son couple et ses consommations ? Déjà, un bon moteur essence capable d'en offrir autant, si ce n'est plus. Un pari que BMW vient de réussir. Le constructeur ne renie pas pour autant ses mécaniques Diesel, comme le prouve la toute dernière évolution du bloc 3 litres à double turbo qui développe maintenant 286 chevaux. Mais il varie les plaisirs. De plus, il ne faut pas perdre de vue qu'ailleurs sur la planète, l'essence alimente encore la majorité des moteurs. Alors si pour de nombreux français un 6 cylindres essence reste une hérésie, n'oubliez pas qu'il faut goûter avant de dire que l'on n'aime pas. Nous avons donc goûté, avec bonheur, à cette nouvelle mécanique essence de la Bayerischen Motoren Werke. Au point que l'on aurait presque oublié le nouveau coupé Série 3 qui est pour l'heure le seul à disposer de cette mécanique. Un nouveau coupé qui ne partage aucune pièce de carrosserie avec la 5e génération de la Série 3 apparue en début d'année 2005. Rappelons que la Série 3 est la star du hit-parade des ventes de la marque avec près de 40 % du mix global. Un volume très important où le coupé vient jouer un rôle non négligeable avec près de 32 000 unités annuelles à l'échelle mondiale. Si on se limite à l'Hexagone, en 2007, le coupé devrait représenter 2 260 unités une fois la gamme élargie avec de nouvelles motorisations. Ainsi, le 2 litres Diesel de 163 ch et le 2 litres essence de 150 chevaux, devraient être de la partie dès le mois de mars avant que n'arrive le nouveau cabriolet Série 3 qui sera en fait un coupé-cabriolet. En attendant, le printemps prochain, revenons sur ce coupé et sur le déjà fameux 335i.
Le poids est l'ennemi absolu
Conscient que le poids est l'ennemi absolu, nuisant au dynamisme mais pénalisant également les consommations et par voie de conséquence les émissions de CO2, BMW a encore effectué une chasse aux kilos sur son coupé. Résultat : le coupé n'est pas plus lourd que la génération précédente, voire même plus léger selon les versions (330d : - 15 kg). Concrètement, l'utilisation de plastique thermoformé pour les ailes avant a permis de gagner 3 kg par élément, l'adoption d'un carter entièrement en aluminium sur le bloc 3 litres Diesel représente 25 kg de gagné. Une
LE BMW COUPE SERIE 3 EN BREF21 septembre Coupés et cabriolets : 27 350 immatriculations au 1er semestre 2006 en baisse de 7,5 %, dont modèles entre 35 000 et 50 000 € : 4 002 unités en recul de 9,5 % - Mercedes CLK 350 V6 272 ch : 54 700 € - Alfa Brera 3.2 JTS V6 Q4 Selective 260 ch : 43 400 € - Chrysler Crossfire 3.2 Limited V6 218 ch : 38 300 € 2006 : 870 unités ; 2007 : 2 260 unités (avec la Série CC commercialisée en 2007) 325xi, 330xi, 330xd : + 2 600 € 38 900 € 325i Confort 218 ch 47 450 € 330i Luxe 272 ch 50 550 € 335i Sport 306 ch 43 600 € 330d Confort 231 ch 53 650 € 335d Luxe ou Sport 286 ch |
Des performances et des consommations à faire pâlir l'actuelle M3
BMW signe ici son grand retour dans les mécaniques essences turbo. N'oublions pas le petit bloc, commun avec PSA, de la nouvelle Mini qui fait également partie de ce mouvement vers des motorisations essences high tech, avec turbo, injection directe, etc. Le 335i sera simplement la troisième BMW essence, de série, à être propulsée par une mécanique suralimentée. En 1973, la 2002 Turbo et ses 170 chevaux ont ouvert le bal avant que la 745i n'apparaisse près d'une décennie plus tard. Pour ce come-back, la marque n'a pas fait les choses à moitié. Elle a choisi de gaver son 6 cylindres avec deux turbos ! Mais à la différence du 3 litres Diesel des 535d, 335d, X3 3.0sd, où les deux turbos travaillent en série, ici, les turbines, d'origine Mitsubishi, soufflent ensemble en alimentant chacune trois cylindres. Dans les faits, le coupé 335i accélère très fort, d'une manière assez linéaire pour un plus grand confort. Doubler sur le rapport engagé est une simple formalité avec les 400 Nm de couple. Les reprises de 80 à 120 km/h, en 4e et 5e, sont bluffantes avec 5,2 s et 6,2 s. Mieux que la M3 qui demande pour le même exercice 5,3 et 6,9 s. Alors que les amoureux de la M3 se rassurent, BMW ne va pas laisser sa sportive à "l'abandon". La prochaine génération arrive dans moins d'un an avec un V8, dérivé du V10 des M5 et M6, qui devrait avoisiner les 415 chevaux. La performance est donc au rendez-vous mais comme souvent dans de pareil cas beaucoup ironisent en disant : "oui, la plus rapide d'une pompe à essence à l'autre !" Eh bien ce n'est pas le cas, le 335i affiche des consommations raisonnables. En effet, selon le constructeur, ce nouveau modèle ne demande que 6,7 litres aux 100 km en cycle extra urbain, 14,3 litres en ville et enfin 9,5 litres en cycle mixte. Soit en moyenne entre 3 et 6 litres de moins que la M3.
Le coupé inaugure ici une nouvelle génération de mécanique, bientôt décliné dans les autres gammes du constructeur, qui n'a pas fini de venir bouleverser l'ordre établi. Car, bien sûr, d'autres constructeurs vont également venir garnir ce front des mécaniques essences "sexy" et économiquement plus intéressantes.
Christophe Jaussaud
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