S'abonner
Constructeurs

BMW 535d : Quel souffle !

Publié le 3 décembre 2004

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Avec la 535d, BMW inaugure la technologie Twin Turbo variable, deux turbos de tailles différentes montés en série. Le 3 litres Diesel gagne ainsi 54 ch pour atteindre 272 ch avec un couple de 560 Nm dès 2 000 tr/mn. Une démonstration technologique d'une redoutable efficacité. Il semble bien...

...loin le premier 6 cylindres 2,4 l Diesel de BMW. Vingt et un ans ! Une éternité à l'échelle automobile. En effet, c'est en 1983 que le constructeur munichois lance sur le marché la 524d et ses 115 ch. Le seul dénominateur commun avec les moteurs Diesel d'aujourd'hui reste le nombre de cylindres, 6, car pour le reste, tout est différent. Aujourd'hui, BMW commercialise la 535d qui s'appuie sur une nouvelle technologie de suralimentation avec des turbos à étages baptisée "Twin Turbo variable". Le bloc 6 cylindres de 3 litres, déjà remarqué avec ses 218 ch, devient carrément impressionnant avec 272 ch à 4 000 tr/mn. Même le couple est à la fête avec ces turbos montés en série puisqu'il gagne 60 Nm à 2 000 tr/mn pour culminer à 560 Nm. De plus, il faut noter que 530 Nm sont disponibles dès 1 500 tr/mn. Toujours au chapitre "puissance", cette nouvelle 535d a même l'insolence d'afficher une puissance au litre supérieure à celle de la M5 produite jusqu'en 2003. Avec 90,7 ch au litre, elle distance largement la "vieille" M5 qui ne compte que 80 ch au litre ! Cependant, comme pour l'ex-M5, BMW aurait pu utiliser un V8, Diesel cette fois-ci, pour arriver à de telles performances. D'autant qu'une telle mécanique existe déjà sur la Série 7 et que la concurrence, Mercedes notamment, a déjà implanté le V8 400 CDi de la Classe S dans la Classe E. Un choix que le constructeur munichois a refusé, ne voulant pas annihiler les efforts faits par les ingénieurs pour contenir le poids de la nouvelle Série 5 avec l'utilisation massive l'aluminium. En effet, le choix de ce 6 cylindres associé au Twin Turbo permet une économie de poids de 40 à 60 kg par rapport à un V8 de puissance équivalente. Un gain synonyme d'une moindre consommation (8 litres aux 100 km pour la 535d) et d'une meilleure maniabilité.

Une technologie validée sur le Dakar

Pour obtenir un tel rendement, les ingénieurs du centre de compétence Diesel de BMW, basé à Steyr, en Autriche, ont profondément modifié le bloc 3 litres en travaillant sur de nombreux points : le système d'échappement, l'ensemble d'admission, les pistons, les bielles, l'arbre à cames, les courroies ont été revus, comme la gestion électronique, le taux de compression (en baisse) et la section des injecteurs (en hausse). De larges changements que les ingénieurs n'ont pas simplement fait "tourner" sur de puissants ordinateurs. En effet, cette technologie des turbos à étages a été testée sur le Dakar avec les X5 de l'équipe X-Raid. Deux formidables laboratoires roulants qui feront même mieux que valider cette technologie. En plus de belles places au général, Luc Alphand restera dans l'histoire comme le premier pilote du Dakar à avoir remporté une étape avec un véhicule Diesel. Alors, si nous n'avons jamais eu l'occasion de découvrir ce fameux X5, l'essai de la 535d fait disparaître les éventuels doutes sur l'efficacité de cette technologie.

Un moteur plein à tous les régimes

Le 6 cylindres est donc suralimenté par deux turbos Garrett pouvant atteindre une pression maximale de 2,85 bars. Ce binôme inédit est constitué d'un petit turbo haute pression, capable de 200 000 rotations/mn, et d'un gros basse pression, se contentant de 160 000 tr/mn. Ces deux turbines sont montées l'une derrière l'autre, en série, comprimant successivement ou ensemble l'air de l'admission. Ainsi, jusqu'à 1 500 tr/mn, seul le turbo haute pression fonctionne. Ensuite, sur la plage des régimes intermédiaires, entre 1 500 et 3 250 tr/mn, les deux turbos travaillent, avec toutefois un flux d'air qui se dirige majoritairement vers le turbo basse pression au fil de la montée en régimes. A partir de 3 250 tr/mn, et ce jusqu'à 4 200 tr/mn, seul le turbo basse pression comprime l'air. A partir de 4 200 tr/mn et jusqu'au régime maxi de 5 000 tr/mn, la pression est régulée par la soupape de décharge afin de limiter la rotation du turbo basse pression. Avec une telle complémentarité, gérée électroniquement, donc totalement transparente au volant, le moteur de la 535d est plein quelle que soit la plage d'utilisation. Cette nouvelle référence Diesel, aux objectifs commerciaux mesurés (voir 535d en bref) est d'ores et déjà disponible sur les Série 5 berline et Touring avec dans la dotation standard le filtre à particules et une boîte automatique. L'apparition de ce deuxième turbo, monté en série, est un nouveau souffle pour les mécaniques Diesel qui semblaient devoir patienter un peu après une décennie d'évolutions toutes plus importantes les unes que les autres, Common Rail en tête.

Christophe Jaussaud

Voir aussi :

Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle