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Constructeurs

207 CC l’ atout cœur de Peugeot

Publié le 23 février 2007

Par Frédéric Richard
10 min de lecture
Suite à la présentation du concept-car Epure présenté au Mondial de Paris en octobre dernier, chacun s'attendait bien à ce que le best-seller de Peugeot en 2006 soit dérivé en cabriolet… C'est aujourd'hui chose faite. Premier galop d'essai pour celle qui cristallise tous les espoirs du lion. Après...

...une année 2006 marquée par un net recul de ses résultats, Peugeot compte bien inverser la tendance avec son nouveau coupé-cabriolet, la 207 CC, qui aura le champ libre côté français, puisque le seul coupé cabriolet de Renault, la Mégane CC, se situe dans le segment supérieur…
Anatomie d'un succès de concept. Depuis 2000, l'année de son lancement, la 206 CC s'est vendue à 366 900 exemplaires, bien au-delà des ambitions alors avouées par la marque…
Surfant sur cette vague et avant que la 206 ne se démode ou pas trop, la petite Peugeot passe donc le témoin et annonce l'arrivée de sa grande sœur, la 207, sur laquelle le constructeur sochalien fonde les plus grands espoirs. La nouvelle CC, lancée à la fin du mois de février, devrait représenter environ 5 000 ventes en 2007 (contre 4 280 pour la 206 CC en 2006 en baisse de 36 %), sur un segment de 32 500 immats en 2006 (- 20 %).
Le "petit" coupé cabriolet ne manque pas d'atouts. A commencer par sa ligne, qui trahit évidemment sa filiation, mais se veut plus imposante, plus ramassée, à l'image des standards actuels dictés notamment par les célèbres concurrentes telles que la Mini bien sûr, ou encore la Colt de Mitsubishi.
L'appartenance au lion se traduit par la désormais incontournable "gueule béante" suggérée par la calandre, qui donne un soupçon d'agressivité à la 207. Ajoutez à cela une largeur qui gagne 14 centimètres par rapport à la 206, et vous aurez une version 2007 du cabriolet vu par Peugeot. Résolument plus dynamique, ce qui n'enlève rien à son charme, ce qui pourrait même lui ouvrir une nouvelle clientèle, peut être un peu moins féminine et plus sportive. Toujours sur le plan esthétique, la 207, dessinée par le centre de style Peugeot à Vélizy, dispose d'une courbure de pare brise rabaissée de 75 mm par rapport à la berline, ce qui lui donne son trait caractéristique de coupé cabriolet. Malheureusement, les montants dudit pare-brise, trop épais car renforcés, gênent considérablement la vue dans les virages à gauche. Par ailleurs, si le véhicule, en position ouverte comme en position




LA 207 CC EN BREF

  • Date de lancement :
    Fin février 2007

  • Segment de marché :
    Coupés-cabriolets. 170 000 immats en Europe. 32 500 immats en France en 2006 (- 20 %)

  • Objectif 2007 :
    5 000 unités en France

  • Principales concurrentes de la 207 CC 1,6 l 16 V Sport Pack (20 700 €) :
    - Opel Tigra TwinTop 1,8 l ecotec sport : 20 400 €
    - Colt Mitsubishi CZC 1,5 l Instyle : 19 700 €
    - Nissan Micra C+C 1,6 l 110 ch Tekna : 19 800 €

  • Prix :
    de 18 200 à 23 700 € Essence
    de 21 000 à 25 350 € Diesel
  • fermée, révèle des lignes équilibrées et particulièrement fluides, on regrette la relative banalité de la face arrière, visuellement proche de l'Opel Tigra Twin Top, mais surtout décalée avec la bonne bouille de l'avant…

    Pas de révolution à l'intérieur

    A l'intérieur, Peugeot fait preuve d'un sens des convenances qui finit par agacer, comme ce fut jadis le cas de la 206 CC. Cette fois encore, le constructeur persiste à monter des pseudo sièges arrière pour pouvoir noter dans ses descriptifs que la 207 accepte 2 + 2 passagers. Mais il n'en est rien ! Si les places avant offrent une espace confortable pour les jambes, il est toujours impossible de faire monter, ne serait-ce qu'un petit enfant à l'arrière. C'est à se demander s'il n'aurait pas mieux valu carrément supprimer tout bonnement ces embryons d'assises, pour récupérer, pourquoi pas, un peu d'espace de rangement…
    Mais revenons au poste de conduite. Comme nous le disions plus haut, la 207 CC parvient à ménager un espace de qualité à son pilote et au passager, malgré l'encombrement des arceaux de sécurité, situés derrière les pseudo places arrières. Il a d'ailleurs fallu rabaisser les assises du conducteur et du passager de 10 mm, puisque les montants de pare-brise, eux même plus bas, se seraient, sinon, retrouvés dans le champ de vision des occupants. Un désagrément toujours présent pour les conducteurs de grande taille…
    La planche de bord, habillée de cuir, avec des surpiqûres de couleur différente sur la version essayée, est particulièrement réussie et s'accorde parfaitement avec la toute nouvelle instrumentation de bord. Les larges compteurs, cernés de chrome, sur fond blanc ou noir selon les versions flattent l'œil au premier regard. Les comodos et autres commandes de régulateur de vitesse sont, quant eux, repris de la 206 et de la 307. Un choix que l'on peut regretter.
    Les ingénieurs ont doté la 207 CC d'une climatisation bizone "intelligente" en option, qui détecte l'ouverture du toit, afin de ne pas infliger un trop important flux d'air froid pulsé sur les occupants, lorsque la température extérieure est élevée. Au rang des détails sympas et bien vus par le constructeur, un parfumeur d'ambiance fait son entrée dans la gamme 207 CC. Il s'agit d'une cartouche cylindrique intégrée dans le tableau de bord et qui, reliée à une molette de réglage, permet à l'utilisateur de distiller la quantité de fragrance désirée. A noter que les véhicules équipés seront livrés avec deux cartouches. Il existe en tout 7 senteurs disponibles.

    Rangements limités

    Evidemment, nous sommes dans un coupé cabriolet. Il ne fallait donc pas s'attendre à des miracles. Pourtant, le coffre à bagages accueille dans son bac une vraie roue de secours, un détail important à mettre au crédit des concepteurs de l'auto. Et malgré cela, le coffre parvient à proposer un volume de 370 dm3, supérieur de 100 dm3 à celui de la berline (!), lorsque le toit est fermé. Cela se complique en version cabriolet. Au-delà des chiffres, (en cabriolet, sous le filet délimitant le logement du toit, le coffre mesure 145 dm3), l'espace restant en hauteur suffira à peine à loger une valise, et encore faut-il qu'elle reste relativement plate… Mais les longs voyages sont-ils la vocation de la 207 CC ?

    Des motorisations séduisantes

    Sous le capot, Peugeot a fait beaucoup d'efforts et nous gratifie de trois motorisations abouties. Passons sur le 1,6 l 16V 120 ch développé en collaboration avec BMW. Nous n'avons pu l'essayer dans la 207, mais il fait déjà très bonne figure dans les entrailles de la Mini. A suivre donc. La seconde motorisation essence de la 207 CC est un bloc 1,6 l 16V THP qui développe pour sa part 150 ch, avec un couple intéressant et rarement atteint de 240 Nm, disponible à partir de seulement 1 400 tr/min ! Avec des données techniques pareilles, il y avait fort à parier que nous soyions séduits sur la route… Ce moteur rend les 1 420 kg de la bête particulièrement dociles. Bien sur, le 1,6 l THP ne devrait pas enregistrer des volumes de ventes colossaux, mais l'exercice de style est joli et propulse la 207 CC au rang des citadines dynamiques, pour ne pas dire sportives ! Mais citadine, l'est elle encore vraiment, avec ses 4,03 mètres ? D'autant que Peugeot propose également le très éprouvé moteur 1,6 l Hdi Fap développant 136 ch. Et curieusement, la 207 CC est moins lourde de quelques kg avec ce bloc Diesel ! Bref, le 1.6, s'il peut sembler limite au premier abord compte tenu du poids de l'engin, se trouve finalement assez adapté à la 207, en cycle mixte notamment. Son couple de 240 Nm, agrémenté d'un overboost le faisant passer à 260 Nm si besoin, en fait un moteur agile sur route comme sur autoroute.
    Quelle que soit la motorisation que nous avons pu essayer, la 207 s'est montrée, là encore, très équilibrée en position ouverte. Les 80 kg du toit, replié dans le coffre, donnent un appui remarquable sur le train arrière, ce qui fait de la 207 une vraie voiture plaisir, même avec le Diesel, un tantinet plus pataud que l'excellent 1,6 l THP.

    Meilleure rigidité pour un comportement sûr

    Mais si le nouveau coupé cabriolet Peugeot nous a parus si agréable à mener, il faut également souligner qu'un important travail a été réalisé sur la structure de la caisse. Si la plateforme est identique à celle utilisée pour la berline, elle a néanmoins été revisitée et gagne grandement en rigidité. Le tunnel central est renforcé, tandis que le plancher se voit équerré avec les pieds centraux. Enfin, des tirants croisés sous la caisse viennent parfaire la rigidité de l'ensemble. Côté sécurité maintenant, outre les désormais classiques airbags et autres ESP, la 207 CC se dote, en série, d'arceaux de sécurité extractibles. Chromés, ils se déploient en 175 ms sur 200 mm au-dessus des sièges arrières en cas de retournement du véhicule, ce qui prévient tout contact des occupants avec le sol en version cabriolet. Pour en terminer, disons que la 207 CC apporte indéniablement son lot de fonctionnalités supplémentaires et des motorisations plus attrayantes que son glorieux ancêtre. Un véhicule réussi, qui, en sa qualité de digne descendante, ne souffrira que des légères critiques déjà attribuées à la 206 CC.


    Frédéric Richard


     





    ZOOM

    La cinématique d'ouverture du toit


    Le mécanisme d'ouverture du toit de la 207 CC est largement inspiré de celui de l'initiatrice du concept : la 206 CC. Cependant, celui-ci n'a pas été développé par le spécialiste Heuliez, comme pour la 206 CC, mais par le propre bureau d'étude du constructeur (toutefois il utiliserait des brevets Heuliez). Il est assemblé sur une chaîne parallèle dans l'usine PSA de Madrid. Le toit est composé de deux panneaux mobiles solidaires : le pavillon et la lunette arrière. Ils s'articulent entre les positions "Coupé" et "Cabriolet" selon la cinématique d'un pantographe. Lors de l'ouverture du toit, le coffre reste fermé mais un volet supérieur s'ouvre vers l'arrière afin de laisser entrer les deux panneaux repliés en position horizontale. 6 vérins hydrauliques alimentés par une électropompe délivrant 135 bars sont nécessaires aux différents mouvements : 2 pour les panneaux de toit, 2 pour le volet de coffre, 1 pour le déverrouillage automatique et 1 dernier pour déplacer une tablette à l'arrière des sièges pendant de la manœuvre. Un boîtier électronique pilote la synchronisation de l'ensemble selon les informations provenant de 11 capteurs de position, dont certains redondants afin d'assurer la fiabilité d'utilisation. Par ailleurs, l'ouverture n'est possible qu'à une vitesse maximale de 10 km/h et que si l'espace de rangement dans le coffre est disponible. Comparée à la 206 CC, Peugeot a automatisé le déverrouillage du toit, une fonctionnalité plutôt rare dans ce segment. Il a aussi ajouté la fonction "short drop" apparue sur la 307 CC : avant l'ouverture d'une porte, la vitre descend de quelques millimètres pour s'éloigner du joint de toit et laisser passer un petit volume d'air de fuite. Le seul regret que l'on peut avoir concernant cette conception aboutie, c'est l'absence de système anti-pincement lors de la fermeture du toit. Il faut donc manier le tout avec précaution et toujours conserver l'œil sur le toit en mouvement.


    Yvonnick Gazeau

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